Fragile sursis pour l’AME : le Ministre de la Santé et le monde de la santé ne peuvent pas s'en contenter

Fragile sursis pour l’AME : le Ministre de la Santé et le monde de la santé ne peuvent pas s'en contenter

Communiqué de presse Jeunes Médecins

Fragile sursis pour l’AME : le Ministre de la Santé et le monde de la santé ne peuvent pas s'en contenter



Depuis plusieurs semaines, le dispositif de l’Aide Médicale d’État (AME) est violemment remis en question dans le cadre du débat parlementaire sur le projet de loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration ».

Lorsque le Sénat a adopté un amendement portant suppression de l’AME le 7 novembre dernier, la communauté médicale s’est émue de ce que le Ministre de la Santé et de la Prévention a lui-même considéré comme « une faute », en rappelant que l’AME était « un dispositif indispensable, un dispositif de santé publique ».

Pour Jeunes Médecins, supprimer l’AME reviendrait à renier la stratégie nationale de prévention en santé et à prendre le risque de voir se développer les pathologies dans leurs formes les plus graves et leurs stades les plus avancés. Le retard de prise en charge des maladies infectieuses ferait notamment courir des risques pour toute la population.

Depuis, l’AME a été réintégrée par les députés lors de l’examen du texte par l’Assemblée nationale et maintenue dans le texte de la Commission Mixte Paritaire (CMP) adopté hier par le Parlement, mais nous savons désormais que ce n’est qu’un « sursis ».

En effet, craignant que la CMP ne soit pas conclusive, la Première Ministre a annoncé ce lundi 18 décembre au Président du Sénat son souhait d’engager une réforme législative et réglementaire de l’AME. Cette réforme est devenue l’une des conditions pour aboutir à un accord lors de la CMP.

Jeunes Médecins refuse qu’un débat irrespectueux de la déontologie médicale et néfaste pour la santé publique en France soit ainsi relancé. Dans le contexte politique que l’on connaît, le gouvernement et sa majorité parlementaire relative ne pourront pas empêcher des mesures graves pour une population vulnérable.

Jeunes Médecins salue donc la cohérence du Ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, qui aurait mis sa démission dans la balance hier soir. Ce matin, Jeunes Médecins s’étonne que cette prise de position claire soit désormais démentie par la Première Ministre sur France Inter.

Jeunes Médecins redit son opposition à une réforme qui ferait reculer l’accès aux soins des hommes et des femmes qui en ont besoin. Soigner des patients étrangers qui en ont besoin, ce n'est être ni pro ni anti-immigration : c'est avoir une éthique et suivre une logique de santé publique. L’AME est un outil de santé publique et ne doit pas être détournée dans le cadre des affrontements politiques relatifs à l’immigration.

Dans ce contexte, la démission du Ministre de la Santé et de la Prévention est logique. Cependant, elle ne doit pas être une opportunité de laisser tomber précipitamment les nombreux autres dossiers en souffrance dans le domaine de la santé.

Contacts presse :

Emanuel Loeb
Président de Jeunes Médecins
president@jeunesmedecins.fr

Mélina Elshoud
Directrice des affaires publiques
07 56 99 63 37
jm.aff.publiques@gmail.com

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