Ce Gouvernement n’a d’ambition que pour lui-même, Jeunes Médecins sera en grève à compter du 13 octobre prochain

Partout sur le territoire, des patients peinent à accéder aux soins : trouver un médecin généraliste, accéder à une consultation d’ophtalmologie, de pédiatrie, de dermatologie, de chirurgie, etc. Quelle spécialité médicale n’est pas actuellement en tension et incapable d’accueillir le flux de patients dans le besoin ?

Nous avons des solutions et nous alertons le Gouvernement sur l'urgence de s'en saisir depuis des mois !

Nous avons demandé une réforme structurelle. Le Gouvernement nous a vendu un Conseil national de la refondation en Santé qui n’a, en un an, fait émerger aucune proposition d’envergure pour sauver le système de santé !

Nous avons demandé la revalorisation du tarif de la consultation médicale pour les médecins libéraux, afin de soutenir l’embauche de personnel administratif et paramédical pour réduire la contrainte administrative et libérer du temps médical, afin de mettre fin à « l’abattage » et pouvoir assurer des consultations plus longues pour écouter, prévenir et bien soigner les patients. Le Gouvernement a acté une revalorisation de 1,5€, unique augmentation depuis 2017, soit à peine 6% d’augmentation en 6 ans, quand sur la même durée l’inflation cumulée a dépassé les 12% !

Nous avons demandé un « choc d’attractivité » pour les carrières hospitalières. Le Gouvernement a laissé les discussions sur la refonte du statut de PH au point mort depuis mai dernier et continue d’exclure les internes et jeunes médecins d’un certain nombre de primes et revalorisations (les praticiens contractuels et les praticiens à temps partiel ne touchent pas l’IESPE, les jeunes chefs de clinique et assistants ne touchent pas la prime « pouvoir d’achat », les internes en médecine n’auront pas le droit à la pérennisation de la revalorisation de 50% des gardes après le 31 décembre 2023).

Nous sommes opposés à la proposition de loi Valletoux, qui sera examinée dans quelques jours par le Sénat. Alors que 45% des médecins généralistes sont en burn-out, ce texte porté par la majorité gouvernementale est une occasion manquée d’améliorer les conditions de travail et de prise en charge des patients. Elle ne porte que des mesures coercitives qui éloigneront davantage encore les jeunes du choix d’une carrière médicale !

À quand l'ambition pour nos médecins et leur indispensable rôle dans notre société ? À quand la lutte contre la financiarisation de la santé et le soutien aux projets immobiliers portés par les jeunes professionnels de santé, à quand la fin d’un système hospitalo-universitaire sclérosé, à quand la redéfinition des missions des établissements publics et privés de santé pour arrêter la concurrence malsaine, à quand la suppression des certificats médicaux inutiles, à quand un investissement majeur dans la médecine de premier recours qui pourrait bénéficier de l’orientation de la plus grande part des étudiants en médecine ?

Pas pour maintenant, si on s'en tient à la lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 déposé par le Gouvernement il y a quelques jours. En effet, comme le souligne l'économiste Frédéric Bizard, « Malgré une crise profonde du système, le budget santé 2024 ne laisse aucun espoir ni d’évolution structurelle pour en sortir, ni d’amélioration de la pénurie de l’offre quasi généralisée ».

C'est dans ce contexte, et parce que de toute façon le ministre ne veut pas nous recevoir (il faut s'armer de patience pour lire plus de deux mois après notre demande de rencontre que « les contraintes de son emploi du temps ne lui permettront pas de vous recevoir »), que Jeunes Médecins a décidé de déposer un préavis de grève illimitée à compter du 13 octobre 2023.

Ne soyons pas dupes : le ministre ne porte aucun intérêt pour nos propositions, et aucune ambition pour les jeunes médecins et les millions de patients qui les attendent !

Contacts presse :

Emanuel Loeb
Président de Jeunes Médecins
president@jeunesmedecins.fr

Mélina Elshoud
Directrice des affaires publiques
07 56 99 63 37
jm.aff.publiques@gmail.com