Alors que la campagne de vaccination contre la grippe vient de débuter en pleine résurgence Covid, la question se pose déjà de savoir si les stocks de vaccins seront suffisants.

Le message de la Direction Générale de la Santé (DSG) en date du 8 octobre, à destination des professionnels de santé, est, sur le papier, on ne peut plus clair :

« Conformément à l’avis de la Haute autorité de santé du 20 mai 2020, la stratégie de vaccination 2020-2021 contre la grippe repose sur une priorisation de la vaccination en faveur des personnes les plus à risque de grippe sévère, ciblées dans les recommandations du calendrier des vaccinations, et qui sont aussi à risque de formes graves de COVID-19 ».
En l’occurrence, les personnes âgées de 65 ans et plus, celles souffrant de pathologies ou présentant une forte obésité, les femmes enceintes et les professionnels séjournant dans un établissement de soins de suite ainsi que dans un établissement médico-social d’hébergement quel que soit leur âge.

« En conséquence, la vaccination antigrippale devra être réservée en priorité à ces personnes ciblées pendant les deux premiers mois de la campagne de vaccination qui a démarré le 13 octobre 2020. Par ailleurs, les professionnels de santé sont également prioritaires car ils sont les piliers de la prise en charge de ces publics fragiles », explique ainsi le patron de l’institution, le Pr Jérôme Salomon.

30% de doses de plus

L’objectif ainsi affiché est double : éviter un engorgement des hôpitaux et un cumul des deux maladies, grippe et Covid. Seulement, sur le terrain, nombre de spécialistes s’inquiètent. Même avec cette volonté de « priorisation », comment empêcher les Français de succomber à une forme de panique et de se faire, cette saison, vacciner en masse, les symptômes de la grippe (fièvre, toux, nez qui coule…) étant similaires à ceux de la Covid ? Ou de se faire vacciner tout simplement pour protéger leurs proches âgés ?

Une inquiétude réelle qu’a relayée au début du mois l’Académie nationale de Pharmacie, formulant ainsi la question que tout le monde se pose. Y-aura-t’il suffisamment de doses de vaccin disponibles ? Les pouvoirs publics assurent avoir anticipé la situation : « pour répondre à ces nouvelles demandes, l’État a commandé 30% de doses de vaccin de plus que les années précédentes pour un total de 13 millions de doses », annonçait, fin septembre, le ministre de la Santé Olivier Véran lors d’une audition au Sénat. Seront-elles suffisantes ?


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