Trente ans, enthousiaste, créatif et militant. Thibaut Swiniarek est un médecin entreprenant qui n’a pas froid aux yeux. Ce jeune généraliste originaire de Lille a ainsi décidé de poser sa sacoche en région PACA. Dans le proche centre-ville de Hyères pour être précis. Et d’y monter, avec plusieurs collègues, un cabinet pluridisciplinaire innovant. Pas moins de trois générations de professionnels de santé y exercent. Leur credo ? Les soins immédiats. « C’est un aspect de la pratique que j’ai réellement découvert au cabinet de soins immédiats de Saint-Rémy-de-Provence où je suis encore collaborateur. Je cherchais un peu ma voie », explique Thibaut. Qui, à l’évidence, l’a aujourd’hui trouvée.

Le choix d’une organisation horizontale

« Nous avons un local d’environ 200 m2 avec tout le matériel nécessaire et les compétences requises pour traiter la médecine générale et les « petites urgences » dans le cadre de soins non programmés : sutures de plaies, plâtres pour les fractures, prise en charge des crises d’asthme, activités de pédiatrie… Nous travaillons toujours en binôme avec l’infirmière, dans un système horizontal et non pas vertical », développe le praticien. Qui poursuit. « Le cabinet est ouvert 7 jours sur 7, de 14 heures à 21 heures. Ce qui nous permet de faire double œuvre utile. En matière de permanence des soins, de désengorger pour partie les urgences hospitalières, mais aussi de soulager nos confrères libéraux puisque nous ne sommes pas les médecins traitants des patients qui viennent consulter. Il n’y a aucune concurrence, mais de la complémentarité ».

Une réactivité locale accrue

Autre avantage que personne n’aurait pu anticiper, ce type d’organisation offre une réactivité locale accrue dans le cadre d’une crise sanitaire inédite. Comme l’a illustré son cabinet du Var, au plus fort du coronavirus. « Nous avons réalisé des tests PCR dès le début de l’épidémie et des tests antigéniques dès que nous en avons eu l’autorisation. Ce qui nous a permis de tout de suite contribuer à casser les chaînes de contamination le plus rapidement possible », développe Thibaut. « Nous avons aussi été mis à contribution dans les Bouches-du-Rhône pour examiner plusieurs clusters lors de la première vague. »

Syndicaliste responsable

Pour autant, les soins immédiats ou soins non programmés font encore face à une forme de réticence de la part du corps médical libéral. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé Thibaut à se présenter sur la liste Jeunes Médecins aux Unions Régionales des Professionnels de Santé. Pour promouvoir son type de structure et faire œuvre de pédagogie. « Encore une fois, il ne s’agit pas de « piquer » la clientèle de nos confrères, mais bien d’apporter une solution complémentaire, notamment lorsqu’une urgence est ressentie par le patient et qu’une consultation dans les 24h n’est pas possible dans son parcours habituel ». Mais l’implication de Thibaut s’inscrit aussi dans une vision plus large. « Je pense qu’il est important pour les jeunes médecins d’être présents dans le paysage syndical, d’autant plus que, souvent, ceux de ma génération ne se sentent pas toujours forcément vraiment représentés lorsqu’ils rejoignent un syndicat senior. Il s’agit pour nous, avec ces prochaines élections URPS, d’apporter un nouveau souffle », conclut cet ancien responsable de la communication du syndicat des internes.




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