Revue de presse - Semaine 9

Revue de presse - Semaine 9

du 24 février au 2 mars

Les chiffres de la semaine :

2 329 IPA diplômés en février 2024, pour un objectif du gouvernement de 3000 en 2022

849Mds de dépenses sociales en 2022, 244 Mds d’assurance maladie en 2023, 5,8Mds de transport sanitaire en 2023 et 66% des remboursements de l’assurance maladie pour les patients en ALD

En 50 ans, les français ont perdu en moyenne 1h30 de repos chaque nuit, avec une situation particulièrement dégradée pour les professionnels de santé (19% dorment au moins 8 heures/jour pour 34% en moyenne). Les conséquences économiques de ce manque de sommeil évaluées en 2018 à 100Mds€ pour la France

43% des malades chroniques (15% de la population en 2019, 25% prévus en 2025) ont vécu au moins une situation de discrimination au travail

12 heures, c’est le temps passé en moyenne chaque semaine par les pharmaciens pour régler les problèmes de pénuries de médicaments (Uspo) 

1 100 places vacantes en 2ème année de pharmacie en 2022 et 500 en 2023

180 cliniques déposeront le bilan en 2024 si les tarifs de MCO ne sont pas revalorisés de 11,1% (FHP)

13 millions de français concernés par les pathologies psychiatriques, dont plus de 3 millions qui souffrent de troubles sévères. Les troubles psychiatriques sont la 1ère cause d’années de vie en bonne santé perdues et le coût (in)direct de ces maladies a été évalué à 169Md€ en 2028, soit avant la Covid-19

A retenir de la semaine :



1) 20 propositions faites par la Cnam à la multilatérale du 8 février et envoyées aux syndicats médicaux pour le cycle de réunions bilatérales.

Jeunes Médecins a réalisé un sondage auprès de ses adhérents. Sans véritable revalorisation du secteur 1 à l'issue des négociations conventionnelles,
> 74,2% de nos jeunes médecins adhérents sont favorables au secteur 2 pour tous
> 9,7% sont favorables au déconventionnement
> 16,1% sont favorables à l'OPTAM pour tous

2) En audition au Sénat, Thomas Fatôme, le DG de la Cnam a été clair : « nous ne signerons pas de convention s’il n’y a pas d’accord pour basculer de la rémunération à l’acte à une rémunération forfaitaire par capitation ». Il a annoncé 15 programmes d’action avec des objectifs quantitatifs identifiés en matière de qualité et de pertinence des soins et a indiqué travailler sur 2 réformes pour 2024 : l’approvisionnement en produits de contraste et l’ordonnance numérique, et sur la revue des dépenses pour les ALD et les dispositifs médicaux.

____ Au fil de la semaine ⬇️

🔸22 février (CP) > après les déclarations du ministre de la santé qui, en visite au CHU de Toulouse, a accusé les cliniques privées de ne pas prendre leur part des urgences, le Président de la FHP Lamine Gharbi a réagi en contestant les dires du ministre et en rappelant ses demandes réitérées aux ARS pour avoir des autorisations d’accueillir les urgences.

🔸23 février (Quotidien du Médecin) > Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG, « les internes ne sont pas là pour combler le manque d’effectifs, mais pour être formés en tant que futurs généralistes ». Elle insiste aussi sur la nécessité de « mettre fin aux 24 heures de travail consécutives, sources d’erreurs médicales » et rappelle qu’en 2023, « 3 syndicats d’internes ont attaqué 28 CHU pour non-respect du temps de travail ». Pour rappel, c'est le cas de Jeunes Médecins qui a mis en demeure plusieurs établissements de santé depuis 2022 et le Tribunal administratif de Strasbourg a condamné en 2023 les HUS à prendre des mesures provisoires permettant un calcul fiable et objectif du temps de travail des praticiens hospitaliers et des internes.

🔸25 février (Le Monde) > « idées suicidaires ; les jeunes sont les plus touchés » : des pensées suicidaires qui sont passées de 3,3% à 7,2% chez les 18-24 ans, pour une prévalence moyenne de 4,2% ; traduisant « un changement important » puisque dans toutes les mesures précédentes, les résultats de cette tranche d’âge étaient inférieurs ou comparables à ceux des plus âgés. Or, le système de soins est totalement saturé et ne peut faire face. Pour Christelle Gras-Le Guen, pédopsychiatre au CHU de Nantes « c’est terrible, on n’a jamais eu une telle inadéquation entre l’offre et la demande ». Et, les idées noires et tentatives de suicide commencent de plus en plus tôt : entre 11 et 14 ans plutôt que 14-15 ans, et plus de filles que de garçons.

🔸26 février (Assemblée nationale) > pour expliquer son refus de la demande des députés LFI d’une commission d’enquête sur les urgences hospitalières, le ministre de la santé a répondu que « le problème, c’est le système de santé dans sa globalité »

🔸26 février (Communiqué de presse) > les Académies de médecine et de pharmacie et l’association des professeurs de biologie et de géologie alertent sur « l’urgence à agir pour pallier la désaffection des jeunes vers les études de santé » et demandent aux ministères concernés de lancer une réflexion approfondie pour informer et attirer les étudiants dans les filières de santé.

🔸27 février (Ouest-France) > grève de tous les personnels aux urgences du CH du Mans pour dénoncer la prise en charge indécente des patients relevant de la psychiatrie. 42 lits d'hospitalisation complète ont fermé en 2023. « On ne veut plus entendre Débrouillez-vous ». Il manque 3 ETP de psychiatres, mais il n'y a plus d'intérimaires depuis la loi Rist et côté réserve sanitaire « en deux ans et demi, nous avons eu un renfort une seule semaine ». Jeunes Médecins avait alerté le Ministère sur la situation et déposé un préavis de grève au profit des psychiatres à l'été 2023.

🔸28 février (Hospimédia) pour le professeur de droit Vincent Ricouleau, « face à la situation des Padhue, on organise des exceptions sans volonté politique forte ». Il rappelle que « cela fait quasiment trois générations que les Padhue sont en France » et qu’à la différence des 2 premières générations qui ont exercé « dans l’ombre », la 3ème veut « passer dans la visibilité » et faire des propositions.

🔸28 février (Les Echos) : 500 000 personnes sont soignées chaque année avec des médicaments dérivés du plasma que nous importons pour 65% essentiellement des USA qui, eux, rémunèrent les donneurs. A noter que le 14 février 2024 par un accord Parlement-Conseil-Commission, l’Union Européenne vient de confirmer le principe du don volontaire et non rémunéré.

🔸28 février (Journal Officiel) > le décret n°2024-156 du 26 février 2024 donne à la Direction Générale de la Santé (DGS) compétence en matière de préparation et de gestion de crises sanitaires, et lui confie la coordination des autres délégations et directions du ministère de la santé qui y contribuent en tant que de besoin.

🔸29 février (Le Figaro) > selon le baromètre Odoxa-MNH, le sommeil des français se dégrade en qualité et en quantité : en 2023 les français dormaient en moyenne 6h58 en semaine et 40 mn de plus le dimanche, 6h35 pour les professionnels de santé dont 45% qui dorment moins de 6h. 23% des français prennent des médicaments pour dormir, dont 11% des somnifères ou des anxiolytiques. 69% pensent que leur sommeil a un impact sur leur santé et leur moral, 59% qu’il s’est dégradé ces dernières années, 52% qu’il est suffisant en quantité et 49% de bonne qualité mais seulement 34% que les écrans pénalisent le sommeil.

🔸29 février (Hospimedia) > selon une étude Ipsos de mars-avril 2023 pour le Défenseur des Droits, les malades chroniques sont surreprésentés en termes de discriminations, notamment dans l’emploi public et privé (66% des discriminations pour état de santé), avec 43% de malades discriminés au travail vs 20% en moyenne. A noter qu’alors que leur état de santé a eu des répercussions sur leur vie professionnelle pour 70% des malades chroniques, seulement 50% des salariés concernés en ont informé leur employeur et 23% n’ont fait aucune démarche par peur de répercussions négatives. Pour Catherine Tourette-Turgis, titulaire de la Chaire compétences et vulnérabilités et fondatrice de l’Université des patients « le fond de la discrimination est que la personne adopte l’attitude des autres vis-à-vis d’elle et risque d’engager une autodépréciation ».

🔸29 février (Le Point) > sur les pénuries de médicaments, pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Uspo « la situation est catastrophique ». Les pharmaciens passent en moyenne 12heures par semaine à s’occuper des pénuries qu’il impute à des phénomènes qu’il qualifie « d’explicables » : qualité, épidémies.., mais aussi à des industriels qui stockent les médicaments. Pierre-Olivier Variot donne l’exemple de l’amoxicilline forme buvable 500mg/5ml pour laquelle les industriels avaient entre 3 et 5 mois de stocks et entre 0 et 3 jours chez les grossistes et les pharmaciens. Ces pénuries peuvent avoir des effets dramatiques pour les patients. Dans une étude de 2019, la Ligue contre le cancer notait que 75% des professionnels estimaient que les pénuries d’anticancéreux entraînaient une détérioration de la survie à 5 ans de leurs patients.

🔸29 février (Hospimedia) > en raison du sous financement de l’inflation dans les tarifs, les cliniques plongent dans le rouge, avec potentiellement 53% de cliniques déficitaires en 2024 vs 39% en 2023 et 28% en 2022, soit 526 établissements (+135 en 1 an). Par voie de conséquence, la capacité d’autofinancement est en chute libre avec un prévisionnel à 170M€ en 2024 vs 1,04Md en 2022. Si le prévisionnel se vérifie, ce sont 90 cliniques avec urgences et 80 MCO avec réanimation, soins intensifs et surveillance continue qui déposeront le bilan. Pour le président de la FHP, Lamine Gharbi, il y a urgence à relever de 1,2Md€ l’Ondam du privé lucratif.

🔸29 février (Hospimedia) > l’URPS Île-de-France propose, pour tenir compte du contexte économique et financier de la Région, d’ouvrir un espace de liberté tarifaire à tous les médecins franciliens « au juste coût de la pratique », et avec solvabilisation des patients par les complémentaires. Cette proposition rejoint dans l’esprit celle de la CSMF d’un « Optam pour tous », y compris ceux qui sont bloqués en secteur 1, avec un plafonnement en volume et en valeur, de type un taux moyen de dépassement de 50% sur au plus 80% des actes.

🔸29 février (Assemblée nationale) > adoption à l’unanimité par l’Assemblée nationale de la proposition de loi (PPL) n° 2214 de la députée Valérie Rabault (PS) pour lutter contre les pénuries de médicaments en créant des seuils planchers de stocks (1 semaine minimum, 4 mois maximum et même 2 mois minimum pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur) et en alourdissant les sanctions pour les industriels. Le ministre de la santé a pour sa part indiqué « qu’augmenter les stocks de médicaments ou même les rendre obligatoires ne sont pas l’alpha et l’oméga de la gestion des pénuries » et qu’au-delà du besoin de relocaliser une partie de la production en Europe, il fallait agir sur la répartition inégale sur le territoire et sur « la visibilité de ces stocks ».

🔸1er mars (JO) > publication du décret n°2024-164 du 29 février 2024 d’application de l’article 53 de la LFSS 2023 qui précise la procédure d’agrément des sociétés de téléconsultation (TC) et les conditions de prise en charge par l’assurance maladie des actes de TC des médecins qu’elles salarient.

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