Revue de presse - Semaine 8

Revue de presse - Semaine 8

du 17 au 24 février

Les chiffres de la semaine :
 
> Entre 11,5 et 15,7% de surmortalité pour les personnes âgées qui passent une nuit sur un brancard aux urgences (Etude No Bed Night)

> 500M€ débloqués le 16 février à titre « d’aide exceptionnelle » pour 2023 à destination de l’ensemble des établissements de santé et 470M€ de crédits non consommés en 2023 restitués mais là pour les seuls établissements publics et privés à but non lucratif.

> 6 millions de Français à plus de 30 min d’un service d’urgence et 10 millions pour lesquels l’accès aux soins est de qualité inférieure à la moyenne (JDD).

> En 2023, selon l’Institut statistique des professionnels de santé libéraux (ISPL) 824 médecins étaient déconventionnés (982 en 2021), dont 621 MG (727 en 2021).

> Entre 4 000 et 5 000 Padhue, dont les 2/3 en Île-de-France et certains sous OQTF, seraient en attente de régularisation. Rappel : un Padhue gagne entre 1600 et 1800€/mois, un intérimaire jusqu’à
12 000€.

> 50 000 passages par jour et 20 millions par an aux urgences

> 7 millions de personnes principalement de plus de 65 ans ont des déficiences auditives et on prévoit 8 millions en 2035

> En décembre 2023, 45% des français avaient une bonne opinion du service public de la santé, soit le niveau le plus bas jamais atteint depuis 2011. Ils étaient 48% à considérer que c’est sur la santé que devrait prioritairement porter l’effort de l’Etat, 1er domaine avant l’éducation à 41%. Pour ce qui est de la satisfaction et non plus de l’opinion, on est à 73% en 2023 soit 12 points de moins en 12 ans (étude Vérian).

A retenir de la semaine :



1) Au grand jury RTL du 18 février, Catherine Vautrin a déclaré :
- pour les urgences, « la solution c’est le SAS  »
-sur le retour des gardes obligatoires, « si pas de SAS partout à l’été, elle les remettra »
- il faut « privilégier le temps médical » : assistants médicaux et délégation de tâches notamment aux pharmaciens
- sur la « taxe lapins », elle « travaille sur la méthode pour une mise en œuvre dans les meilleurs délais », mais elle a refusé de donner une date
-sur le manque de médecins, « dans l’immédiat, les Padhue sont la solution ».
L’émissaire annoncé par le Premier ministre « devra retrouver les étudiants français
partis à l’étranger
 », mais elle n’a voulu donner ni date ni chiffre
-sur le doublement des franchises, « ce n’est pas irresponsable »
-sur le médicament à l’unité, « elle y travaille avec les pharmaciens »

2) La polémique sur les dépassements d’honoraires lancée par l’UFC-Que Choisir qui demande « la fermeture du secteur 2 sans optam pour tous les nouveaux arrivants ».

3) Le Leem a publié son bilan économique 2023 avec quelques chiffres clés pour 2022 :
482€ de consommation moyenne par habitant et par an en 2022
1,2% du PIB pour les dépenses pharmaceutiques
25,3Mds de chiffre d’affaires régulé remboursé par l’assurance maladie (Prix
fabricant hors taxes)
869 M€ de baisses de prix
48% du CA est réalisé à l’export
271 sites de production et 106 038 emplois directs
508 jours en moyenne pour l’accès au marché, hors ATU

4) Les 2 décrets doublant les franchises sur les boîtes de médicament et les transports sanitaires été publiés au Journal officiel, avec effet au 31 mars 2024.

____ Au fil de la semaine ⬇️

🔸 16 février (FHF) > A propos des crédits exceptionnels débloqués en urgence pour les établissements de santé, Arnaud Robinet, président de la FHF estime que ces « arbitrages très loin des besoins minimaux des établissements publics auront pour conséquence de désarmer l’hôpital public et de dégrader fortement le quotidien des hospitaliers ». Pour la FHF, qui demande au ministre de la santé de ne pas laisser tomber l’hôpital public, et de lui attribuer la totalité de l’enveloppe exceptionnelle, « la priorité des priorités est de sortir de la politique des rustines exceptionnelles pour donner enfin un cap clair de refondation de notre système de santé ».

Rappel : la FHF demandait plus d’1Md pour compenser les surcoûts de l’inflation pour le seul hôpital public en 2023, le déficit cumulé 2023 des CHU s’établit à 1,2Md et 40% des établissements de la FHP étaient en déficit en 2023 vs 24% en 2021.

Pour la FEHAP, le DG, Charles Guepratte accueille cette annonce « avec bienveillance et circonspection » mais rappelle ses demandes (300M€) et « regrette que ces enveloppes ne viennent pas combler les besoins de ses adhérents ».

Pour sa part, le ministre de la santé refuse la notion d’aide inflation et indique que c’est « une aide pour soutenir les établissements dont l’activité a augmenté en 2023 mais dont la situation financière se trouve fragilisée ». Ces crédits seront attribués par les ARS selon ces critères.

🔸18 février (JDD) > « désertification médicale : le système D des élus » qui constatent que l’attractivité par le système de primes a créé des sortes de «mercenaires ». En outre, les élus « se heurtent à des réglementations qui rendent impossibles certaines de leurs démarches » comme le regrette le maire de Dausse (47), Gilbert Guérin, qui voudrait mettre en place « un 1/4 temps salarié dans les maisons de santé pour les médecins libéraux tout juste retraité »

A noter : selon une étude de l’Association des maires ruraux de France, les habitants des campagnes consomment 20% de moins de services hospitaliers et ils ont en moyenne 2 ans d’espérance de vie en moins.

🔸19 février (Le Figaro) > « des centaines de petites pharmacies rurales sont menacées de fermeture », avec déjà 1000 pharmacies de moins qu’en 2023 et pour la première fois moins de 20 000 officines en activité. 5 000 communes dont 4 000 de moins de 2 500 habitants n’ont plus qu’une pharmacie alors que, dans ces communes pour Frédéric Chéreau, co-président de la commission santé de l’Association des Maires de France, « la pharmacie est un lieu de vie crucial ». Le sujet est moins la rentabilité que « les contraintes horaires qui ne séduisent pas forcément les jeunes diplômés. »

🔸19 février (Quotidien du médecin) > « Déconventionnement », le mouvement de l'UFML-S gagne du terrain, avec le ralliement de la FMF après le collectif Médecins pour demain. 4 400 lettres d’intention auraient été reçues. Les syndicats médicaux sont partagés : la CSMF demande aux médecins « de ne surtout pas de déconventionner » au motif qu’ils y perdraient, MG France dit « comprendre » mais ne pas souscrire à un mouvement qui conduirait à n’accepter de ne soigner que les patients riches et le SML « ne désespère pas de négocier sur ses positions » (C à 50€, secteur 2 pour tous et ouverture du secteur 3).

Chez Jeunes Médecins, une enquête auprès de nos adhérents est en cours, afin de connaître leurs positions sur le déconventionnement, le secteur 2 pour tous et l'OPTAM pour tous.

🔸20 février (Journal Officiel) > publication d’un arrêté de la ministre du travail, de la santé et des solidarités autorisant pour une période transitoire de 16 mois à compter du 25 février 2024 l’intégration des chirurgiens-dentistes à la régulation du SAMU-Centre 15 les dimanches et jours fériés.

🔸19 février (Whats'up doc) > « faire venir des médecins de Cuba pour sauver une maternité, c'est le pari lancé par des défenseurs de l'hôpital de Guingamp » en Bretagne, qui a rencontré l’Ambassadeur de Cuba en France, lequel a estimé que cela pouvait être organisé en quelques mois en cas d'accord du Gouvernement. En 2023, selon les autorités cubaines, «22 632 professionnels de santé étaient répartis dans 57 pays» , une arme diplomatique et une source de devises pour le pays.

🔸20 février (Quotidien du Médecin) > la Conférence des doyens de médecine regrette de n'avoir pas été associée aux discussions sur la 4e année d'internat du DES de médecine générale : les doyens sont « formellement opposés » à la rémunération à l'acte des futurs DJ de médecine générale, une mesure « contraire à l'éthique pédagogique », et ils s'inquiètent de la réduction du stage de pédiatrie de 6 à 3 mois créant un « risque de carence dans la formation » alors que «une part très significative du suivi des enfants est assurée par le médecin généraliste ».

🔸20 février (Le Parisien) > en déplacement au CHU Purpan à Toulouse après 2 viols et 1 suicide dans le service de psychiatrie dans la nuit du 10 au 11 février, le ministre de la santé, Frédéric Valletoux qui « n’avait jamais vu ça », a dit avoir « découvert que le public et le privé ne coopèrent pas et des urgences qui pèsent uniquement sur l’hôpital ». Il a annoncé « une mission IGAS sur le secteur psychiatrique » et indiqué qu’il « allait désormais conditionner les autorisations et les financements à la bonne coopération des acteurs. L’hôpital ne peut être le réceptacle de ce que les autres ne veulent pas faire ».

A noter : l’appel de 6 députés de l’opposition (LFI, GDR, PS, Ecologistes, Génération.s et Liot) qui ont demandé la création d’une commission d’enquête sur les urgences. Conformément à la procédure, cette demande a été adressée à la Présidente de l’Assemblée nationale et sera soumise pour décision au Bureau de l’AN.

🔸21 février (La Croix) > les hôpitaux de Corée du Sud sont perturbés par les démissions massives d'internes qui s'opposent à une réforme destinée à accueillir plus d'étudiants dans les facultés de médecine (+65%, soit 2000 étudiants de + par an). La mobilisation des internes a conduit à l'annulation de 50% des interventions chirurgicales des 5 principaux hôpitaux du pays. Ils s'opposent à cette réforme qui, selon eux, entrainera une baisse de niveau des futurs praticiens, et ils demandent une réforme qui s'attaque aux vrais problèmes : pénurie de spécialistes en pédiatrie et cardiologie notamment, et inflation de procès pour erreur médicale.

🔸21 février (CP) > à l’annonce du lancement par le gouvernement de la « feuille de route pénuries de médicaments », l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTSMeds) rappelle que c’est la 3ème feuille de route annoncée depuis 2017, ce qui « faute d’avoir travaillé sur les causes structurelles des pénuries » n’a pas empêché les signalements d’être multipliés par 10, passant de 500 à près de 5000 en 2023.

🔸22 février (Doctissimo) > invité à réagir aux propos de Frédéric Valletoux tenus à Toulouse, Emanuel Loeb, président de Jeunes Médecins, a rappelé que « Tous les professionnels de santé, au vu de l'état démographique de la médecine aujourd'hui en France, font de leur mieux pour répondre à la demande et accueillir les patients […] Plutôt que d'opposer secteur public et privé, il faudrait que le ministre coordonne pour assurer la meilleure offre de soins possible aux Français ».

🔸22 février (Les Echos) > dans sa feuille de route 2024-2027, le gouvernement veut « aller plus loin afin de garantir à tous nos concitoyens un accès aux médicaments conforme à leurs besoins ». Pour ce faire et outre les mesures de la LFSS 2024, l’exécutif veut mieux informer les médecins sur les pénuries en trouvant « une solution efficace pour intégrer l’information sur la disponibilité des boîtes dans les logiciels d’aide à la prescription », et renforcer aussi l’information des pharmaciens sur les pénuries et sur les alternatives aux médicaments manquants.

🔸22 février (UFC-Que Choisir) > selon son étude sur 8 spécialités en France métropolitaine, les
dépassements d’honoraires conduisent à « une envolée du prix des soins », avec pour la spécialité qui pratique le plus le dépassement (la gynécologie : 71,4% des praticiens), une surfacturation moyenne par rapport au tarif opposable de 30€ de 20,6€ pouvant même atteindre 50,50€ à Paris.

🔸22 février (France Bleu Mayenne) > Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé et des solidarités a affirmé son opposition aux projets de régulation de l'installation des médecins qui peuvent être un remède pire que le mal. Elle a dit que l'exécutif travaillait « sur l'attractivité de la profession » car « un de nos premiers sujets est de former ces médecins ».

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