Revue de presse - Semaine 7

Revue de presse - Semaine 7

du 10 au 16 février

Les chiffres de la semaine :
 
> 2,7% du PIB, c’est l’équivalent des dépenses liées à l’obésité en France (3,3% dans le monde), avec 47% de la population française en surpoids ou obèse.

> 65 c’est le nombre de SAS existants à ce jour quand le gouvernement en veut 1 par département à l’été. En moyenne 20% des internes en MG souffrent de TCA en France (étude Intern’life, 2018) mais aussi, selon une méta analyse dans de nombreux pays (17,35%).

A retenir de la semaine :



1) sur les négociations conventionnelles et après la multilatérale du 8 février, le compte n’y est pour personne, et encore moins pour les syndicats.
2) suites des réactions des syndicats à la nomination de Frédéric Valletoux :
-la FHF se félicite d’un élu de terrain, très bon connaisseur des enjeux de santé et « espère que le nouveau ministre saura répondre rapidement aux craintes sur les enjeux financiers des établissements publics »
-la FHP salue cette nomination et «attend du nouveau ministre des décisions volontaristes et courageuses avec des moyens à la hauteur et la mise en œuvre, avec courage et volonté du Service Public de Santé »
-le SNPHARE accueille cette nomination avec circonspection. Il rappelle que « le temps presse » avec « un système de santé en crise, un hôpital public qui explose et des PH inquiets » et demande au Ministre un rendez-vous rapide.
-la CSMF qualifie cette nomination de « déclaration de guerre » et note que « la tâche du nouveau ministre va être immense pour reconquérir la confiance des médecins libéraux »
-la Conférence nationale des URPS Médecins libéraux « s’étonne de ce choix » et « espère que les déclarations agressives et insultantes du passé ne donneront pas le ton pour l’avenir»
-l’Ordre des infirmiers salue les gages de confiance notables pour la profession donnés dans la PPL défendue par le ministre avant sa nomination et « se tient à sa disposition pour œuvrer à la nécessaire transformation du système de santé et pour l’accès aux soins » avec une priorité : « faire aboutir la réforme du décret infirmier déjà engagée».
-la FFMKR salue cette nomination et demande des actions rapides et des réformes structurantes, avec à court terme des mesures pour les kinés : accès direct, possibilité de prescrire de l’activité physique adaptée, reconnaître la profession comme « médicale à compétences définies »
-Les Biologistes Médicaux espèrent pouvoir continuer à travailler avec la nouvelle équipe pour « faire progresser et améliorer le service médical rendu par les biologistes médicaux » avec des propositions catégorielles « pour mettre en œuvre des actions concrètes au service de la biologie de demain ».
-la Fédération nationale des orthophonistes (FNO) prend acte et appelle le gouvernement à s’engager et poursuivre des actions concrètes en faveur de la profession, dont les rémunérations et l’accès direct. Le Syndicat National Autonome des Orthophonistes (SNAO) « note avec intérêt » les nominations de Frédéric Valletoux et de Fadila Khattabi (handicapés) et demande l’accès direct pour permettre une meilleure prise en charge tous en désengorgeant les cabinets médicaux .
- Jeunes Médecins s'inquiète de la nomination d’un ministre habitué des prises de positions irrespectueuses à l’égard des médecins, connu pour son soutien aux politiques de santé les plus inefficaces, et ayant à plusieurs reprises court-circuité la démocratie sociale, en tentant de faire passer par deux fois par la loi des mesures relevant des négociations conventionnelles, une méthode qui en dit long sur son sens du dialogue social et sa considération pour les syndicats représentatifs de la profession. Jeunes Médecins rappelle qu'il a soutenu le Ségur de la Santé, cet accord ô combien vexatoire, qui a mobilisé tous azimuts 30 milliards d’euros pour l’hôpital, au prix de nombreuses injustices salariales entre les professionnels (on pense notamment aux PH qui ont perdu 4 ans d’ancienneté), et sans être capable d’endiguer le naufrage d’un système de santé dont le déficit ne cesse d’augmenter.

____ Au fil de la semaine ⬇️

🔸 11 février (Le Parisien) > Après le séminaire gouvernemental du 10 février, le Premier ministre a détaillé la feuille de route du gouvernement. Pour la santé, il a repris sa déclaration de politique générale du 30 janvier : « il y aura du changement sur la santé. Je l’ai dit, cet été il y aura un SAS dans tous les départements. S’il y a des territoires où les résultats ne se font pas sentir, je n’exclus pas des réintroduire des obligations de garde. » Le Premier ministre a confirmé que la santé mentale des jeunes était la « grande cause » de son action, avec un renforcement de la médecine scolaire (prime exceptionnelle de 800 € pour les infirmiers scolaires et augmentation de 200€/mois à partir de mai) et « refonte du dispositif Mon soutien Psy pour que les jeunes puissent bénéficier chez le psychologue de séances mieux remboursées par la sécurité sociale ».

🔸11 février (JDD) > dans « Économie de l’obésité », l’économiste Nathalie Mathieu-Bohl (Université du Vermont ; USA) montre que l’obésité est un enjeu économique majeur et alerte sur les « effets dramatiques » de « l’inaction des gouvernements » sur la croissance, l’emploi ou les inégalités.

🔸11 février (JDD) > « hôpital psychiatrique, faute de moyens, on gave les patients de médicaments » pour le journaliste Alexandre Macé Dubois qui « a infiltré » un service psychiatrique et en a fait un livre (« A en devenir fou »). Il y a trouvé « l’ennui profond et la sur-médication », avec un manque criant d’effectifs : 30% des postes de PH vacants et des infirmiers qui ne sont pas formés spécifiquement.

🔸12 février (Quotidien du Médecin) > Catherine Vautrin, détaille sa « feuille de route ». Elle confirme beaucoup attendre des négociations conventionnelles pour « des progrès importants » pour « faire évoluer les modalités de rémunération (des médecins) vers davantage de capitation et de forfaits ». Elle annonce que « de manière générale, elle utilisera tous les moyens pour faire gagner du temps médical » et qu’elle « est tout à fait prête à plancher davantage avec les professionnels de santé sur le dossier des délégations de tâches, dans le respect des compétences de chacun »

🔸12 février (Les Echos) > sur les négociations conventionnelles, Thomas Fatôme, DG de la Cnam « a vraiment le sentiment de proposer des choses assez novatrices », notamment en globalisant en 1 seul forfait, sur mesure et ajusté selon l’âge et l’état de santé des patients toutes les actuelles rémunérations forfaitisées. MG France se dit intéressé, « même s’il va falloir faire des simulations financières » quand la FMF y voit « une très belle usine à gaz qui se prépare. C’est le Monopoly des patients ».

🔸13 février (Sénat) > la commission des affaires sociales a décidé de lancer une mission sur la financiarisation de la santé. Le rapport sera rendu avant l’été.

🔸13 février (Egora) > Jeunes Médecins alerte sur le « statut des internes» après la condamnation d'un ex-carabin.

🔸13 février (Univadis / Medscape) > à propos du passage du tarif de la consultation générale de 26,5 euros à 30 euros, Emanuel Loeb, président de Jeunes Médecins, qui occupe un poste d’observateur dans les négociations conventionnelles estime que « Pour les spécialités rien n'a été obtenu sinon pour les psychiatres, les pédiatres et quelques autres spécialités, mais ce n'est pas non plus satisfaisant. Il faudrait une hausse du tarif suffisamment attractive pour que les médecins s'installent en secteur 1 ou en OPTAM (Option pratique tarifaire maîtrisée, soit des dépassements d'honoraire maîtrisés] et ce n'est pas ce qui est proposé. »

🔸15 février > la HAS a publié les résultats de certification des 50% des établissements. Elle en a certifié 85%, 13% doivent « faire preuve d’une amélioration rapide » et 2% (33 établissements) n'ont pas été certifiés, et il n’y en a jamais eu autant, ce qui ne les empêche pas de poursuivre leur activité. A noter que cette évaluation ne porte que sur les patients pris en charge dans les établissements, mais ni avant (accès) ni après (suites). La psychiatrie est particulièrement mal notée par les patients et la coordination ville-hôpital reste trop souvent problématique. Les difficultés sont aussi très variables selon la taille et le type d’activité ; les meilleurs résultats étant obtenus par les CHU, les CLCC et les Espic, et selon les régions. Par exemple, 1/3 des établissements des Pays de Loire n’ont pas été certifiés.

🔸15 février (Le Monde) > les Padhue, « médecins étrangers qui vont là où personne ne veut aller » veulent obtenir leur régularisation face à la pénurie de médecins. Ils contestent les quotas fixés aux EVC, « une sorte de numerus clausus pour médecins étrangers déjà formés ». Ils étaient en grève.

🔸16 février (Le Figaro) > en pleine pénurie de médecins, « les ratés de la réforme des études de santé ». Annoncée en 2018 et mise en place en 2020, la réforme a été jugée par le Conseil d’Etat comme « entachée d’illégalité », notamment sur l’oral laissant trop de marge de manœuvre à chaque université, avec des situations très variables voire « rocambolesques » pour Emmanuel d’Astorg, président du collectif Pass-Las. A noter que pour le passage en 2ème année, la filière Las a de beaucoup moins bons résultats que la Pass, 40% vs 80% . Le président de la Conférence des Doyens, le Pr Benoît Veber considère qu’« il faudrait peut-être envisager un système d’admissibilité écrite puis d’admission orale comme le font les grandes écoles ». Le ministère de l’enseignement supérieur indique « mener une réflexion pour prendre en compte les effets de la réforme et continuer à rendre ces études plus lisibles ». Probablement du fait de l’annonce de la suppression du numerus clausus, le nombre de candidats sur Parcoursup a explosé : 600 000 en 2023. Au moment où le Premier ministre annonce un « émissaire » chargé d’aller chercher des médecins à l’étranger, la Roumanie a ouvert une 2ème faculté de médecine avec des cours en français, et la Belgique qui a vu les candidatures françaises augmenter de 150% a du imposer un numerus clausus aux français.

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