Revue de presse - Semaine 51
du 15 au 22 décembre
22/12/2023
A retenir de la semaine :
Les chiffres de la semaine :
- 6 millions de français sans médecin traitant et 15 000 postes de PH vacants
- 66% des français qui considèrent qu’ils seront moins bien soignés à l’hôpital dans les années à venir
- 75% ne font plutôt pas ou pas du tout confiance à l’IA pour établir un diagnostic
- 464 maternités en France à fin 2022, pour 721 en 2000 (-36%)
- En 2022, selon la Drees, 6713 lits d’hospitalisation complète ont été supprimés et 2 591 places d’hospitalisation partielle sans nuit. Au 31 12 2022, on comptait 2 976 hôpitaux publics et privés et 374 290 lits d’hospitalisation complète (-1,8%). Depuis 2013, 39 000 lits ont été supprimés et 17 400 places d’hospitalisation partielle créées. Pour la Drees, ces évolutions traduisent une volonté politique « vers plus d’ambulatoire » mais aussi les pénuries de personnel « qui ne permettent pas de maintenir les lits ».
- 65 soignants victimes de violences chaque jour, chiffre « inacceptable » pour le ministre de la santé
1) Aurélien Rousseau, 3ème ministre de la santé et de la prévention du second quinquennat d’Emmanuel Macron a démissionné le 20 décembre 2023. Agnès Firmin Le Bodo, qui était ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, le remplace « par intérim ». Depuis la création du ministère chargé de la santé en 1921 pour Jules-Louis Breton, Aurélien Rousseau était le 34ème ministre de la santé, et le 2ème ministre de la santé et de la prévention. Ce titre a été créé en mai 2022 pour Brigitte Bourguignon, qui restera ministre 2 mois, avant François Braun (12 mois), puis Aurélien Rousseau (5 mois).
2) les réseaux sociaux influent significativement les comportements de soins des français : sur la base de ces informations, 12% renoncent à un traitement médical et 21% refusent des vaccins.
3) les déserts médicaux en dermatologie : 4000 spécialistes exercent, dont certains à l’hôpital, pour 67 millions de français. Le délai moyen de rendez-vous est passé, en 10 ans, de 40 jours à 3 mois.
4) AME : le sujet n’est pas clos, avec un engagement de la Première Ministre à réformer ce dispositif au 1er trimestre 2024.
5) Jeunes Médecins gagne au Conseil d'État le droit de poursuivre sa participation aux « focus thématiques » dans le cadre des négociations conventionnelles : en ne lui adressant pas de convocation, la CNAM porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté syndicale.
____ Au fil de la semaine ⬇️
🔸15 décembre (Le Quotidien du Médecin) > « Attractivité, carrières : le grand désarroi », avec un hôpital « qui a frôlé toute l’année la ligne de crête » et des soignants qui, « sur le terrain se battent avec leurs armes ». Si, en 2023, l’État a donné des signes financiers (travail de nuit, gardes), ils ne seront pas suffisants pour répondre aux enjeux d’attractivité et de fidélisation à l’hôpital. « En 2024, tout reste à construire ».
🔸15 décembre (Le Point) > « maternités, il faut accélérer les fermetures ». Pour l’Académie de médecine, « le risque vital maternel augmente dans les petites structures » et « il est illusoire de soutenir celles qui font moins de 1000 accouchements/an ». « La morbi-mortalité en France est l’une des plus élevées d’Europe et la mortalité néo-natale n’a pas diminué depuis 20 ans ». Le Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) considère que « le principal problème des maternités est l’absence de restructuration de l’offre de soins en périnatalité » et souligne qu’ « aucun jeune praticien ne veut cautionner le danger médical ».
🔸15 décembre (Le Quotidien du Médecin) > pour le géographe de la santé, Emmanuel Vigneron « repenser le système de santé peut être une chance pour le pays », ce qui supposerait de faire cette refondation sur les bases de ce que sont les problématiques de santé d’aujourd’hui, qui sont très éloignées de ce qu’elles étaient en 1945.
🔸17 décembre (JDD) > pour Marina Carrère d’Encausse, en matière de santé, gare aux réseaux sociaux, avec des conséquences graves puisque, selon une étude de la Fondation Descartes, sur la base des informations obtenues sur ces réseaux, 12% des français ont renoncé à un traitement médical, et 21% ont refusé des vaccins.
🔸18 décembre (Le Parisien) > la proposition de loi Valletoux a été définitivement adoptée par le Sénat par 241 voix contre 81. [On vous résume les mesures nouvelles mises en œuvre par ce texte dans la prochaine newsletter].
🔸18 décembre (Les Echos) > la passe d’armes entre le gouvernement et les complémentaires continue. Le ministre de la santé n’envisage pas de mesures coercitives, il se contente comme l’a indiqué le ministre des finances Bruno Le Maire de conseiller aux français « de faire jouer la concurrence ». Finalement, la hausse des contrats individuels sera de +7,3% en moyenne, mais de +11% pour certains contrats collectifs.
🔸18 décembre (le Figaro) > selon un sondage de l’Ifop pour le Big bang de la santé, les français sont 2/3 à penser qu’ils seront moins bien soignés à l’hôpital à l’avenir. Sauf pour la santé mentale, ils plébiscitent les soins à domicile (89% pour les soins infirmiers, 80% pour les ALD, 71% pour le post opératoire et 70% pour les soins palliatifs). 77% n’utilisent pas d’applications basées sur l’IA, tous domaines confondus, et pour un diagnostic médical, 75% ne font pas confiance à l’IA. A noter que pour 63% des français, la santé des femmes doit bénéficier de financements publics spécifiques et dédiés.
🔸18 décembre (Quotidien du médecin) > Livi, Qare et Medadom mises en cause selon une étude de la CPAM d’Île-de-France pour leurs bornes et téléconsultations par rapport à celles avec des MG traitants. Il y aurait des surcoûts (26% des actes facturés avec majoration pour dimanches et jours fériés), une « cible manifestement ratée » et des sur-prescriptions d’antibiotiques, ce que les plateformes contestent.
🔸19 décembre (CP) > Jeunes Médecins s'est beaucoup mobilisé pour la réforme du "2e DES". Le syndicat regrette aujourd'hui l'inadéquation des postes avec la réalité des besoins et l'insuffisance de la communication sur des dispositifs attendus, et rappelle l'importance de rendre ce congé de formation attractif.
🔸19 décembre (Les Echos) > le ministre de la santé considère qu’il y a « un besoin de régulation » des contrats des médecins remplaçants (motif 2), en termes de durée minimale et de rémunération.
🔸19 décembre (France Info) > Les signalements pour dérives sectaires ont augmenté de 86% entre 2015 et 2021, selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Un quart d'entre eux concernaient le domaine de la santé. La pénurie de soignants, les déserts médicaux ou encore le manque de temps accordé aux patients font que le système de soins ne parvient pas ou plus à répondre aux attentes des malades, qui se détournent de la médecine conventionnelle. Un projet de loi adopté par le Sénat vient créer un nouveau délit : celui de pousser une personne à ne pas se soigner, ou à se soigner via des pratiques non reconnues.
🔸20 décembre (CP) > La Première Ministre a annoncé le 18 décembre au Président du Sénat son souhait d’engager une réforme législative et réglementaire de l’AME, une démarche à contre-courant de la position récente du Ministre de la Santé et de la Prévention qui a considéré la suppression de l'AME par le Sénat comme « une faute », en rappelant que l’AME était « un dispositif indispensable, un dispositif de santé publique ». Jeunes Médecins refuse qu’un débat irrespectueux de la déontologie médicale et néfaste pour la santé publique en France soit ainsi relancé. Dans le contexte politique que l’on connaît, le gouvernement et sa majorité parlementaire relative ne pourront pas empêcher des mesures graves pour une population vulnérable.
🔸20 décembre (Le Figaro) > à l’heure où il est de plus en plus compliqué de trouver un rendez-vous chez un dermatologue, et quand l’acné touche au cours de la vie plus de 80% de la population, les adolescents se tournent vers les réseaux sociaux pour traiter leurs problèmes de peau : 282,5Mds de vues sur #skincare recensées sur Tik Tok.
🔸20 décembre (Quotidien du Médecin) > lancement de la campagne d’information pour dire « stop aux violences envers les soignants » annoncée en septembre dernier par Agnès Firmin Le Bodo, ministre de l’organisation des soins et des professions de santé : 3 affiches à mettre dans les cabinets, les pharmacies et les écrans d’hôpitaux, avec une large diffusion sur les réseaux sociaux », sur le thème « il faut être malade pour s’en prendre à un professionnel de santé ».
🔸21 décembre (l'Opinion) > les franchises médicales sur les boîtes de médicaments vont bien passer de 50 centimes à 1 euro en 2024 et la participation forfaitaire chez le médecin de 1 à 2 euros. Instaurées en 2008 sous Nicolas Sarkozy, les franchises sur les médicaments n’avaient pas été revalorisées depuis. Le doublement des franchises pourrait rapporter de 700 à 800 millions par an, dans un contexte où les dépenses de santé augmentent tendanciellement de 4 % à 5 % par an, le nombre de malades en affection longue durée progresse d’année en année et les traitements innovants coûtent de plus en plus cher.
🔸21 décembre (les Échos) > les soignants sont « dépités face à la succession de ministres de la Santé » et les syndicats redoutent une chose : « toutes les discussions, tous les chantiers en cours vont s'arrêter net, tous les engagements et toutes les promesses vont s'évanouir ».
🔸22 décembre (What's up doc) > Emmanuel Macron a réaffirmé sa position critique à l'égard de la tarification à l'acte, tant en ville qu'à l'hôpital, préconisant une réduction significative, voire une suppression, au profit d'une rémunération forfaitaire ; pour lui, il y a nécessité de « moins rémunérer à l'acte et à plus rémunérer aux objectifs de santé publique ».
🔸22 décembre (Egora) > l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins libéraux d’Île-de-France révèle, dans un baromètre basé sur 1290 répondants, que 44% des praticiens de la région risquent l’épuisement professionnel.
🔸22 décembre (CP) > Jeunes Médecins gagne au Conseil d’État le droit de poursuivre sa participation aux « focus thématiques » des négociations conventionnelles.
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