Revue de presse - Semaine 5
du 27 au 3 février
03/02/2024
- 40%, c’est l’augmentation du risque de mortalité pour les personnes âgées qui ont passé une nuit sur un brancard aux urgences » (étude de septembre 2023)
- 4 925 signalements de rupture (ou risques de rupture) enregistrés par l’ANSM en 2023, soit +128% par rapport à 2021, avec des difficultés particulièrement fortes pour les anti-cancéreux, les anti-infectieux et les médicaments du système nerveux
- 1,2Md€ de déficit des 32 CHU en 2023, soit le triple de 2022 (402M€)
40% des 1030 cliniques et hôpitaux privés en déficit en 2023 et 50% qui le seront en 2024 selon les projections 2023 de la FHP
- Avec 10 000 établissements de santé ou médicaux-sociaux et réseaux de soins, le secteur de la santé représente en France, plus de 12% du PIB et 10% des emplois salariés.
- 27 millions c’est le nombre de « lapins » en 2023 (enquête CNOM/Académie de Médecine)
A retenir de la semaine :
1) Le 29 Janvier dans une motion commune les présidents des conseils de surveillance des CHU ont demandé à être reçus par le Premier ministre en délégation commune avec les conférences des DG, des présidents de CME et des Doyens. A suivre
2) Dans sa déclaration de politique générale du 30 janvier, le Premier ministre a fait plusieurs annonces :
- le retour de la taxe « lapins » (80% des français contre ; Odoxa 01 02 2024)
-1 SAS dans chaque département, ou le retour de l’obligation de prendre des gardes de soirée et de week-end pour les médecins libéraux
- des passerelles pour que les paramédicaux puissent entrer en 3ème année de médecine
- un « émissaire » pour aller recruter des médecins étrangers et la régularisation de ceux qui sont en France (65% des français contre ; Odoxa 01 02 2024)
- la santé mentale « grande cause de l’action gouvernementale » avec la réforme de « Mon soutien psy », qui « partait d’une bonne intention mais n’a pas eu le succès escompté »
- la confirmation de la réforme de l’AME promise par Elisabeth Borne mais par voie réglementaire et non législative
3) avec 1291 brevets déposés entre 2017 et 2021 par l’Inserm (711) et le CNRS (474), la France 3ème pays le plus novateur dans la recherche sur le cancer
____ Au fil de la semaine ⬇️
🔸 24 janvier (Le Quotidien du médecin) > le tribunal correctionnel de Marseille a condamné à 15 mois d’emprisonnement avec sursis un interne qui avait prescrit oralement de la morphine (5mg) à un patient, lequel a reçu de l’infirmière 50 mg de ce produit, soit une dose létale. Les débats au tribunal ont porté sur le caractère urgent de la prescription orale de morphine. Alors que l’établissement n’a pas été mis en cause, la communauté des internes s’inquiète d’une telle condamnation. Comme l’a dit son avocat, « il était étudiant quand ça s’est produit, on est très déçus qu’il soit jugé comme si c’était un professionnel diplômé ». Le président du syndicat des internes à l’époque alerte « il ne faut pas occulter le contexte qu’il y a autour, le fait de se retrouver à gérer un patient le soir, en souffrance depuis le matin, dans une situation de surcharge de travail, en garde de 24h avec un personnel qui n’est pas très bien formé », « les internes sont les roues de secours d’un hôpital public qui institutionnalise une situation de maltraitance ».
🔸26 janvier (Egora) > les médecins scolaires alertent sur la disparition programmée de leur métier (conditions de travail dégradées : salaire bas, activité itinérante, absence d’assistants médicaux et de travail pluridisciplinaire), et l’insuffisance de la stratégie de prévention pour la santé des enfants « mal coordonnée » et qui « augmente les inégalités ».
🔸29 janvier (lettre) > les présidents des conseils de surveillance de 29 CHU ont attiré l’attention du Premier ministre sur les conséquences sur les territoires des déficits sans précédent des CHU. Ils ont adopté une motion sur la nécessité de compenser les chocs exogènes de 2023 et de rétablir un modèle économique à moyen terme pour les CHU.
🔸30 janvier (Le Figaro) > « pourquoi l’hôpital ne peut pas se contenter d’un recyclage de crédits », tant pour les CHU (triplement du déficit et diminution de 86% de la capacité d’autofinancement entre 2022 et 2023), avec des difficultés « les plus graves depuis la création des CHU en 1958 » que pour les cliniques privées dont 40% ont été en déficit en 2023 et pour lesquelles la FHP demande une rallonge de 669M€ et les Ehpad publics « confrontés depuis 3 ans à des déficits généralisés et de plus en plus importants »
🔸30 janvier (Les Echos) > en 2023, « l’hôpital public renoue avec le niveau d’activité d’avant-Covid ». Autre signal positif : le recul de l’absentéisme, à 9,5%, soit un point de moins qu’en 2022. Le président de la FHF, Arnaud Robinet souligne néanmoins que « les difficultés demeurent », avec « des services d’urgence et d’hospitalisation en grande tension » et « une situation financière catastrophique », avec « plus de 2Mds€ qui manquent » pour encaisser le choc de l’inflation.
🔸30 janvier (lettre ouverte) > les « Coalisés de la prévention en santé » ont adressé au Premier ministre une tribune pour que la prévention en santé soit inscrite dans les grandes orientations du gouvernement. « Les Coalisés » sont des médecins, des fédérations d’établissements, des syndicats de professionnels de santé, des assureurs santé, des associations de patients, des personnalités du secteur de la santé.
🔸31 Janvier (Les Echos) > Sophie Boissard, DG du groupe Clariane, alerte sur la nécessité pour lutter contre la pénurie de soignants de « déverrouiller la formation » en « sortant des quotas pour l’accès à la formation initiale et en réfléchissant aussi à des solutions complémentaires comme l’apprentissage et l’alternance ». Sophie Boissard considère aussi comme indispensable d’agir sur les conditions et l’organisation du travail.
🔸31 janvier (Les Echos) > Le Leem a donné sa vision du déclin de la France dans le domaine du médicament : une taxation particulièrement lourde à 60% des bénéfices, qui, pour Thierry Hulot, président du Leem, « fait fuir les industriels », et des réglementations plus contraignantes, comme par exemple pour les essais cliniques pour lesquels, avec un délai de 100 jours pour démarrer, la France n’est plus que le 3ème pays et ne participe plus qu’à 50% des essais européens (64% pour l’Espagne).
🔸3 février (Radio France) > enquête sur la santé fragile des enfants pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance : des nouveau-nés comme des adolescents hospitalisés pendant plusieurs semaines faute de places disponibles en structures adaptées, ce qui engendre des séquelles notamment chez les petits privés d’une figure d’attachement. Dans le même temps, les enfants de l’ASE sont moins bien suivis que la population générale. Si la loi Taquet de mars 2022 prévoit un bilan de santé complet et un suivi annuel pour les jeunes qui entrent dans le dispositif de l’ASE, « beaucoup de départements, qui comptent la protection de l’enfance parmi leurs compétences, n’ont pas les moyens structurels ou financiers de la respecter ».
Pas encore adhérent ?
- > Faites-vous entendre et participez au renouveau de la profession
- > Profitez des offres et des avantages réservés aux adhérents
- > Participez aux événements dans votre région