Revue de presse - Semaine 46
du 10 au 17 novembre
18/11/2023
A retenir de la semaine :
1) Les interrogations sur la soutenabilité financière de l’assurance maladie se font de plus en plus fortes, notamment avec l’arrivée de thérapies innovantes très coûteuses.
2) On compte 2395 maisons de santé pluridisciplinaires pour un objectif de 4000 en 2025. A noter que les MG qui exercent dans les MSP sont plus jeunes que la moyenne avec 40% de moins de 40 ans contre 11% ailleurs.
3) La suppression de l’AME et sa transformation en aide médicale d’urgence reste un sujet conflictuel pour les médecins « qui ne veulent pas attendre que les gens soient plus gravement malades pour les prendre charge ». Ils sont plus de 3000 à avoir signé une pétition en ce sens.
4) Le 14 novembre à la Convention Unicancer, des échanges avaient lieu sur les mesures à prendre pour les jeunes médecins :
- pour Lamine Gharbi, président de la FHP, il n’est pas normal que les cliniques n’accueillent que 1% des internes, il demande un quota et veut aussi un statut du médecin plus fluide ;
- pour Arnaud Robinet, président de la FHF, la clé pour les jeunes médecins est l’attractivité et les projets à leur proposer ;
- pour Jean-Yves Blay, Unicancer, il faut mettre l’accent sur la formation et l’évolution des métiers.
5) Reprise des négociations conventionnelles : face à l’inflation les médecins libéraux réclament une hausse significative des tarifs. Le DG de la CNAM, Thomas Fatôme, se dit « prêt à aller loin dans la revalorisation tarifaire ». Pourtant, Jeunes Médecins mis en exerce l’insuffisance du budget de l’État en faveur de la médecine de ville pour 2024, budget incapable de permettre mieux qu’une évolution de la consultation à 30€.
6) Baisse des revenus moyens des libéraux en 2022 : selon la CARMF, 76 500€ pour les MG (-5,7% sur 2021) et 112 000€ pour les spécialistes (-2,7% sur 2021), avec des écarts importants entre spécialités.
____ Au fil de la semaine ⬇️
🔸11 novembre (Les Echos) > pour Stéphane Bancel, le PDG de Moderna, l’IA va transformer l’ensemble du parcours de soin, de la prévention à la mise au point des médicaments, et va démocratiser la médecine de prévention qui coûte encore très cher.
🔸12 novembre (JDD) > Le développement des maisons de santé pluridisciplinaires qui doivent compter au moins 2 MG et un paramédical, avec un projet de santé partagé, se poursuit.
🔸12 novembre (Le Monde) > Dans une tribune, le directeur général de l’OMS, le président de la COP28 et l’envoyée spéciale de l’OMS pour les changements climatiques et la santé alertent sur l’impact majeur que les changements climatiques pourraient avoir sur la santé et appellent à prendre des mesures fortes lors de la Journée de la santé, qui se tiendra le 3 décembre : « Si nous n’agissons pas, les changements climatiques conduiront bientôt à la submersion des systèmes de santé du monde entier »
🔸13 novembre (Le Figaro) > le prix très élevé des thérapies les plus innovantes et notamment des nouveaux médicaments anticancéreux soulève de nombreuses inquiétudes comme l’a montré l’Académie de médecine dans un rapport qui pointe les limites du système quand arrivent sur le marché des traitements à 400 000€.
🔸13 novembre (Le Figaro) > le Sénat s’alarme de la dérive du trou de la sécu et réclame un débat sur les franchises médicales, le report à 2028, après une phase d’expérimentation, de la réforme de la tarification à l’hôpital qui « n’est absolument pas prête ».
🔸13 novembre (Les Echos) > devant le Sénat, le ministre de la santé a défendu l’AME qui, pour lui, est « un dispositif de santé publique ». Pour Aurélien Rousseau, « on ne basculera jamais dans un dispositif type aide médicale d’urgence ».
🔸13 novembre (Le Monde) > 3500 médecins ont signé une pétition contre la suppression de l’AME et lancent un « appel à la désobéissance », en ville comme à l’hôpital.
🔸14 novembre (CP) > Jeunes Médecins a interpellé le Directeur de la CNAM concernant
- l’accès au secteur 2 pour les docteurs juniors en précisant les modalités de parcours entre le statut de Docteur Junior et l’année d’assistanat pour valider le titre d’ancien assistant et sur la transmission des feuilles de soins en mode dégradé.
- la transmission numérique des feuilles de soins en mode dégradé sans justificatif afin d’alléger les contraintes administratives des médecins libéraux.
🔸14 novembre (Les Echos) > dans le PLFSS 2024, le recours aux bio-similaires va être encouragé pour faire des économies, permettant aux pharmaciens de les proposer plus facilement avec un allongement de la liste des produits substituables.
🔸15 novembre (Le Quotidien du médecin) > face à l’obstruction des hôpitaux, les PH montent au front pour obtenir la création d’une adresse de messagerie syndicale, un droit syndical reconnu par décret en 2021, mais très difficile à mettre en pratique. Jeunes Médecins a mis en demeure deux établissements : le CH de Saint-Nazaire et le CHU de Rennes.
🔸15 novembre (Le Figaro) > le DG de la CNAM, Thomas Fatôme se dit « prêt à aller loin dans la revalorisation tarifaire ». Il veut « réaffirmer le rôle central du médecin traitant et l’appuyer dans ses démarches quotidiennes, mais aussi rééquilibrer les niveaux de rémunération en faveur des spécialités cliniques comme la pédiatre ou la psychiatrie ». Il veut aussi « un accord ambitieux, sur l’accès aux soins, la pertinence et la qualité des soins et la transformation des modes de rémunération » et « pas uniquement une négociation tarifaire. ». A noter que des réunions de travail sont programmées jusqu’à fin janvier 2024. Au moment où les discussions reprennent, les résultats publiés par la CARMF sur la baisse des revenus des médecins libéraux en 2022 seront évidemment rappelés par les syndicats : -3,89% en moyenne mais -5,7% pour les MG (76 500€ de BNC) vs -2,7% pour les spécialistes (112 000€ en moyenne), avec de fortes différences selon les spécialités, « les seules progressions étant dans les spécialités à forte tendance à la financiarisation ».
🔸15 novembre (CP) > Jeunes Médecins a fait état de ses doutes sur le fait que ce nouveau round de négociations soit différent ; tout en confirmant qu’il y participera, comme « observateur » pour que les médecins libéraux puissent vivre dignement de leur travail en apportant une réponse optimale à tous les patients sur tous les territoires, ce qui passe par la libération du si précieux temps médical.
🔸16 novembre (CP) > Jeunes Médecins a appris que les organisations de jeunes seraient exclues des « focus thématiques » (13 réunions de travail dans les négociations conventionnelles, s’ajoutant aux 3 séances plénières multilatérales) ; elles seront donc exclues de plus de 80% des temps d’échanges composant ces négociations ! Jeunes Médecins saisit le tribunal administratif de Paris d’un référé liberté car il n’y a aucune raison valable d’exclure la parole des jeunes médecins !
🔸16 novembre (Le Point) > selon une étude publiée dans le Jama Internal Medecine qui a mené l’enquête dans 97 services d’urgence français, une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente de 40 % le risque de mortalité des personnes âgées de plus de 75 ans (le risque de décéder passe de 11% s’il passe la nuit dans un lit d’hospitalisation à 16% s’il passe la nuit sur un brancard).
🔸16 novembre (mail) > la DGOS nous a informé que les étudiants en médecine de 3e cycle pourront bénéficier de la prime pouvoir d’achat en 2024. Jeunes Médecins reste mobilisé pour que les jeunes chefs de clinique et assistants puissent aussi y prétendre en fonction de leurs revenus.
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