Revue de presse - Semaine 43
du 20 au 27 octobre
28/10/2023
A retenir de la semaine :
Jeunes Médecins a présenté 7 candidats dans le cadre du 1er tour des élections des CME de l’AP-HP qui se déroulent jusqu’à dimanche.
1) des résultats inquiétants pour la mortalité néonatale en France, avec outre l’augmentation de l’âge des mères ou des grossesses multiples, la question de la dégradation de l’offre de soins
2) après le rejet du PLFSS par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le gouvernement devra sans doute passer par le 49-3 pour le faire adopter
3) une nouvelle lettre ouverte à la Première ministre : celle de 127 présidents de CME et 1018 médecins exerçant dans les établissements privés, qui en sont fiers et qui veulent pouvoir continuer à le faire alors que le traitement qui leur est fait est injuste
4) des professionnels de santé continuent d'alerter sur la dégradation de la santé mentale et sa traduction en arrêts maladie. Une enquête Odoxa confirme dans le même temps que les soignants sont, parmi les actifs, souvent les plus impactés par les problèmes de santé.
5) communiqué de presse de Jeunes Médecins sur la PPL Valletoux : si la mobilisation syndicale n'est pas vaine pour faire évoluer ce texte, la PPL Valletoux, le PLFSS et la lettre de cadrage de la négociation conventionnelle restent autant d’épées de Damoclès sur le système de santé, les professionnels et les patients.
6) 70% des médicaments qui sont distribués en UE sont des génériques alors que la production européenne s’est concentrée sur des produits plus complexes
7) adoption de la PPL Valletoux par le Sénat avec modifications. Elle va repasser en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, avant de revenir au Sénat puis très probablement en Commission Mixte Paritaire, et en cas d’échec, une dernière lecture et une adoption définitive par l’Assemblée nationale.
8) temps de travail des internes et des docteurs juniors : à la demande du Ministère, JM a remonté ses observations sur l’actualisation de la circulaire interministérielle de 2016 sur le temps de travail des étudiants de 3ème cycle.
9) retraite des HU : JM était présent à la rencontre organisée par la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
____ Au fil de la semaine ⬇️
🔸 19 octobre (Challenges) > « La Roumanie, fabrique de médecins français » : l’université francophone de Cluj, ouverte depuis 2007, accueillent chaque année 200 étudiants français qui choisissent d’éviter le numerus clausus, car c’est un examen et non un concours. La sélection à l’entrée est faite sur dossier. Ces étudiants peuvent ensuite rentrer en France pour passer l’ECN.
🔸19 octobre (Le Point) > avec plus de 700 décès de nouveau-nés évitables, c'est un net recul de la France pour la mortalité néonatale qui, contrairement à tous les autres pays européens, augmente depuis 10 ans pour atteindre en 2019 2,6°/°° (pour 1,2°/°° en Norvège). Les différences sont notables selon les régions, notamment pour le nombre de lits de réanimation néonatale qui va de 0,6°/°° en PACA à 0,9°/°° en Bourgogne-Franche Comté et 28°/°° dans le Grand Est. Pour le Pr Rozé, président de la Société française de néonatologie (SFN), « la révision de l’organisation des soins critiques en néonatologie est devenue une urgence »
🔸19 octobre (CP) > l’Ordre National des Infirmiers (ONI) attire l’attention sur les incertitudes de la démographie infirmière et l’absence de prévision qui risquent de peser sur la santé des français. L'ONI fait des propositions pour le choc démographique à venir et les besoins de santé.
🔸20 octobre (CP) > le « Tour de France de la santé » (composé de syndicats, collectifs, partis politiques) appelle à une manifestation devant l’Assemblée nationale le 24 octobre à 18h30 pour « dénoncer la dégradation du système de santé » et le PLFSS 2024.
🔸20 octobre (CP) > l’association France Assos Santé regrette que le cadrage du ministre pour rouvrir les négociations conventionnelles soit « centré sur la seule rémunération au détriment de la nécessité majeure de restructuration de l’offre de soins ». Elle estime que la lettre de cadrage et les négociations conventionnelles vont bloquer le travail législatif nécessaire pour améliorer l’accès aux soins (PPL Valletoux). Pour elle, le système de santé semble organisé davantage pour les médecins que pour les patients. Elle demande le retour de l’obligation d’adhérer et participer à une CPTS et l’obligation de participer à la PDS dès 2023.
🔸23 octobre (Les Echos et Le Figaro) > sur le PLFSS 2024, des « dossiers chauds pour le gouvernement » : les franchises sur les médicaments et les consultations, le possible prélèvement sur les réserves de l’Agirc-Arrco et le sujet général de la soutenabilité financière. Les députés de la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale ont rejeté le PLFSS et c'est une première depuis 2017. Les oppositions ont dénoncé le « sous-financement de la santé », « un budget d’austérité », « cadenassé par la contrainte budgétaire » et « un compte qui n’y est pas ». Avec l’abandon de la mesure de ponction des réserves de l’Agirc-Arrco, il manque encore au moins 80OM€. Le 49-3 est à peu près certain.
Le 25 octobre, à propos du PLFSS 24, le ministre des comptes publics, Thomas Cazenave, a dit que « nous pouvons être fiers de ce texte (…) car il continue d’investir massivement dans la protection sociale et la santé des français (…) et porte ces priorités en assurant la maîtrise des dépenses, condition indispensable pour préserver notre système à court et à long terme ».
🔸23 octobre (Le Figaro) > hausse de 35% des arrêts de travail en 3 ans, 1,5 million d’arrêts en 2022 pour syndrome dépressif, 17,4% des arrêts pour pathologies mentales, 33 jours de durée moyenne d’un arrêt pour motif psychologique contre 19 jours pour les autres et, à l’hôpital 1/3 des soignants souffre de dépression, et selon le Dr Guillaume Fond (psychiatre à Lille) ce sont notamment ceux qui travaillent par tranches de 10 ou 12h
🔸24 octobre (rencontre) > Une rencontre avait lieu avec la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les carrières HU, à laquelle JM était présent. Nous avons :
- demandé des mesures urgentes pour l'égalité F/H compte tenu de la féminisation des carrières médicales non HU avec des femmes de plus en plus présentes et nommées plus jeunes que les hommes (31.6% en 2022 des HU sont des femmes sur 6247 HU d’après l’enquête CNG, nommées en général 3 ans plus tôt que les hommes). Nous voulons de meilleurs aménagements de congés tels que les congés maternités où pour le moment il n’y a pas de remplacement au départ en congés maternités.
- demandé de lever les freins aux carrières HU pour les jeunes médecins : difficultés de l’accès à des postes titulaires (il faut souvent faire 4 ans de CCA et jusqu’à 4 ans de PHU avant accès à un poste titulaire HU).
- demandé de faciliter l’accès aux financements de projet recherche et mobilité : pas assez de bourses APJC et difficulté pour les jeunes chercheurs à accéder à des PHRC inter-régionaux ou nationaux).
🔸25 octobre (Quotidien du médecin) : le Dr Raphaël Dachicourt (Reagjir) souligne, avant la reprise des négociations conventionnelles le 26 octobre, sous la forme de bilatérales, que « le statut de remplaçant demeure toujours aussi précaire ». Pourtant, les remplaçants représentent 5% des médecins et 10% des MG et participent largement à la PDS et à la continuité des soins.
🔸25 octobre (Les Echos) : la Commission européenne dévoile un plan de bataille contre les pénuries de médicaments, avec une commande groupée au niveau de l’UE pour les antibiotiques et les médicaments contre les virus respiratoires, et la mise en place de « flexibilités réglementaires », comme la prolongation de la durée de conservation ou des AMM plus rapides pour les médicaments de remplacement, en attendant de changer les achats publics, un mécanisme de solidarité volontaire entre Etats membres et la publication avant la fin de l’année de la liste des médicaments critiques.
🔸25 octobre (Le Figaro) : pour le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, le doublement envisagé de la franchise (qui n’est pas dans le PLFSS) c'est "pour responsabiliser ceux qui consomment des médicaments en maintenant le plafond annuel à 50€ et en épargnant la mesure aux moins de 18 ans" : "franchement ça me parait raisonnable et juste » dit celui qui considère que « une franchise qui était à 0,50€ en 2008, seize ans plus tard dire qu’elle va passer à 1€, vous trouvez ça vraiment révoltant ? ».
🔸26 octobre (enquête) : selon une enquête Odoxa, "les soignants sont toujours en moins bonne santé que la population générale et les inégalités d’accès aux soins explosent".
- Alors que 12 % des actifs se disent en mauvaise santé, cette proportion s’élève à 20 % chez les professionnels de santé ;
- 37% des PS se disent insatisfaits de leur travail, contre 21% dans les actifs en emploi ;
- 36% des PS sont touchés par une difficulté à accéder aux soins, contre 19% dans les actifs en emploi, et pour 30% la difficulté est financière contre 22% pour les actifs en emploi ;
Cette enquête confirme s’il en était besoin celle de début octobre sur la santé mentale des PS.
🔸26 octobre (Les Echos) : pour la DRH d’Axa, Karima Silvent, la vie personnelle a un impact sur le travail des salariés et il importe de les épauler, avec un ensemble de mesures : congés-aidants, flexibilité dans les organisations, formation des managers aux problématiques de santé mentale.
🔸26 octobre (CP) : le ministre de la santé a salué l’engagement civique des secouristes en santé mentale (75 000 à ce jour) et a rappelé que ce sujet est une priorité du gouvernement
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