Jeunes Médecins : Emmanuel Goddat, qui êtes-vous ?

Emmanuel Goddat : Sur le plan personnel, j’ai 53 ans, et mes racines familiales sont en région Rhône-Alpes Auvergne. Je suis le papa de deux filles... deux ados.
Sur le plan professionnel, je suis un directeur d’hôpital formé à l’Ecole des Hautes Etudes de Santé Publique (EHESP). J’ai un profil et un parcours que beaucoup qualifient d’atypique, ce qui me va très bien :
- j’ai travaillé à l’hôpital public aux Hospices civils de Lyon, puis en région parisienne, j’ai dirigé le réseau et le développement des établissements (essentiellement médico-sociaux) de la fondation nationale des caisses d’épargne (en lien avec la FEHAP qui représente le secteur privé non lucratif).
- J’ai aussi eu une vie syndicale précédemment, en tant que délégué général du syndicat des directeurs et cadres hospitaliers, le SNCH, le Syndicat National des Cadres Hospitaliers qui s’appelle maintenant le SMPS. J’ai par ailleurs travaillé plusieurs années à la Fédération Hospitalière de France (FHF) en qualité de directeur de la communication et des relations publiques.
- Au sein de l’AP-HP, j’ai également eu à cœur il y a quelques années de m’occuper du développement international, notamment en valorisant le savoir-faire médical français auprès de différents partenaires étatiques universitaires et hospitaliers (Brésil, Chine, Vietnam, Russie, Liban…).
- Et puis, plus récemment, je suis retourné à l’école pour suivre une formation à HEC dans le cadre d’un projet de création d’entreprise. Avec un ami médecin, j’ai pris part à la création d’une plateforme digitale de Formation Médicale Continue.

Les dernières responsabilités que j’ai occupées au cours des trois dernières années se situaient dans le nord de Paris (hôpitaux Saint-Louis et Lariboisière), et visaient clairement à rapprocher la médecine hospitalière et libérale dans le cadre de coopérations et de partenariats ville-hôpital, au bénéfice des patients, avec le début des CPTS, et un meilleur maillage du territoire avec l’ensemble des acteurs de santé.
La crise sanitaire a montré que nous ne nous étions pas trompés. Au final, il y a probablement une logique implicite au fait que je rejoigne une organisation professionnelle de médecins comme Jeunes Médecins.

Vous avez clairement un profil de manager, en quoi vont consister, concrètement, vos missions de Directeur Général au sein de Jeunes Médecins ?

Emmanuel Goddat : Nous partageons bien évidemment avec le président Emanuel Loeb les mêmes objectifs stratégiques: d’abord accroître la visibilité et l’audience de Jeunes Médecins, auprès de toute la profession et indépendamment du statut (public, salarié ou libéral). Jeunes Médecins est une organisation jeune (moins de 3 ans d’existence depuis sa création), même si elle prend ses sources au sein de l’ISNCCA (le syndicat des chefs de clinique). Elle a vocation à représenter aujourd’hui prioritairement la génération des 20 à 25 000 médecins nés dans les années 1980-1990. Ces jeunes praticiens trentenaires et quadra aspirent à la fois à plus de souplesse dans leur exercice et leur pratique professionnelle (libérale, hospitalière, salariale), plus de simplification et de facilitation lors de leur installation en ville, plus de compréhension pour intégrer les ruptures technologiques en cours (innovations numériques en santé, progrès thérapeutiques), et plus d’équilibre entre vie professionnelle et familiale (c’est notamment le thème de la « parentalité » que nous allons développer en terme de services pour nos adhérents et adhérentes). C’est autour de ces quatre thèmes principaux que nous allons travailler au cours des prochains mois, en allant à la rencontre de nouveaux adhérents, notamment en régions.

Aurez-vous d’autres missions plus syndicales et politiques ?

Emmanuel Goddat : Il y aura évidemment toujours le socle de défense des intérêts individuels et collectifs de la profession, ce qui est à la base fondamentale de tout mouvement syndical. Avec Emanuel, nous avons également à cœur que Jeunes Médecins soit de plus en plus présent dans le débat public, en entraînant si possible un vrai mouvement d’idées et de propositions de la part de ses adhérents. La période est intéressante dans la perspective de l’élection présidentielle du printemps 2022. Nous travaillerons à l’élaboration d’une plateforme de propositions concrètes, et nous irons à la rencontre des candidats pour leur exposer nos idées et notre vision du métier, de la pratique médicale, et de la santé en général à l’horizon 2030.

Une approche qui veut dépasser la seule préservation des avantages acquis ?

Emmanuel Goddat : Nous avons à cœur de pouvoir offrir rapidement à nos adhérents encore plus d’offres de service afin de faciliter et améliorer leur pratique professionnelle et quotidienne (assistance et protection juridique, parentalité et « conciliation » des temps de vie, simplification des tâches et de la gestion administrative en cabinet de ville…). Il en va de l’attractivité du métier, qui ne se limite donc pas aux seules considérations de rémunérations financières. De manière encore plus prospective et programmatique, cette génération de médecins « revendique » aujourd’hui la souplesse dans l’exercice professionnel. Pouvoir passer plus facilement de l’hôpital à la ville et inversement, compléter exercice hospitalier et en clinique ou dans un centre de santé, pouvoir s’octroyer un temps de césure pour souffler… La création de ces passerelles statutaires devient plus que jamais une demande forte et argumentée au cours d’une carrière médicale. Mieux concilier vie professionnelle, modes d’exercices différents, trouver un équilibre avec une vie parentale, sont des enjeux de bien-être pour les praticiens, de performance pour le système de santé et d’attractivité pour les plus jeunes qui choisiront demain les études et le métier de médecin.



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