« Pour être efficace, un élu doit aussi apprendre les arcanes du système ! » Dr Martial Olivier-Koehret
07/12/2020
L’ancien Vice-Président de l’URPS Médecins Libéraux de Franche-Comté détaille les enjeux du prochain scrutin et explique le travail des élus.
Jeunes Médecins : A quoi servent les élections aux Unions Régionales des Professionnels de Santé ?
Dr Martial Olivier-Koehret : Il y a deux dimensions dans les élections URPS. La première, c’est qu’elles sont le compteur, dans la profession, de la représentativité de chacune des organisations professionnelles. Ce qui est déterminant pour un syndicat comme Jeunes Médecins. Un bon score aux élections permet de participer à toutes les discussions officielles pour représenter et engager la profession pour plusieurs années si on a eu suffisamment de voix. Et, in fine, pouvoir décider de la validité d’un accord conventionnel.
Et la seconde ?
Dr Olivier-Koehret : Une fois qu’on est élu en région, on est membre d’une institution professionnelle qui est chargée de représenter les médecins dans le champ de la santé. Cette institution a, pour interlocuteur privilégié, l’Agence régionale de santé pour tout ce qui concerne l’organisation de l’exercice professionnel de chacune des professions de santé. Dans ce cadre-là, le rôle des élus URPS-ML est de porter la voix de ses médecins mandants face aux autre acteurs, chacun ayant bien sûr son approche en fonction de l’organisation syndicale à laquelle il appartient.
Enfin, il y a une multitude de petits accords locaux qui peuvent se faire. On le voit en ce moment avec la crise Covid, où il y a des interactions avec les pharmaciens, les biologistes, les infirmiers dans la prise en charge et l’organisation de l’intervention des médecins dans cette crise sanitaire inédite.
Quelles sont les incidences de la fonction d’élu sur l’activité du cabinet libéral ?
Dr Olivier-Koehret : Il est prévu, dans le cadre du règlement intérieur des URPS, des indemnisations pour permettre aux élus de participer aux réunions. Une compensation de la perte d’activité, en somme. Mais dans les faits, cela demeure parfois compliqué. Il faut s’organiser et savoir choisir les réunions où il est important d’être présent et ne pas tomber dans la réunionite aigüe. On ne devient pas élu URPS efficace comme ça, il faut apprendre les arcanes.
Des exemples concrets où il est essentiel pour un élu novice d’être présent ?
Dr Olvier-Koehret : Je vais prendre deux exemples pour lesquels la participation aux réunions est fondamentale. Le premier c’est l’organisation de la permanence des soins dans une région. Si on n’est pas présent, on va se faire impacter par les décisions qui seront prises en notre absence. Le deuxième, c’est celui des cartes sanitaires avec la répartition des équipements, des lits d’établissements et des autorisations d’ouverture. Si on n’est pas présent, c’est l’administration qui décide toute seule. Il est essentiel d’être présent dans les réunions qui vont compter, d’avoir bien étudié le dossier et d’avoir des arguments pour défendre notre position de médecins libéraux dans le système et ne pas dépendre de la seule décision d’une ARS où la carte a été décidée dans un bureau lointain et pas nécessairement en fonction de la réalité du terrain.
Un conseil pour un candidat de Jeunes Médecins qui souhaiterait se présenter ?
Dr Olivier-Koehret : Je crois qu’il y a trois dimensions quand on veut être élu.
La première c’est d’aimer son métier, aimer la médecine et vouloir défendre son indépendance qui fait aussi sa qualité. Ce qui permet d’avoir des positions solides qui durent dans le temps. La deuxième, c’est d’acquérir un minimum de formation pour comprendre de quoi il s’agit sans risquer de se noyer dans tout un tas de détails techniques. Et la dernière, c‘est de rester constamment à l’écoute de ses mandants.
Crédit photo : DR
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