D’après un sondage Jeunes Médecins publié sur nos réseaux, 53% de nos adhérents ont déjà songé à arrêter la médecine ces 6 derniers mois. Nous revenons sur le parcours de Monica Sandou, une gériatre en pleine reconversion, qui a pourtant choisi de rester dans la médecine.

“J’ai connu burn out, dépression, exclusion professionnelle, souffrance psychologique…”, témoigne Monica Sandou. La jeune médecin de 36 ans se reconvertit progressivement de la gériatrie à la santé publique.

La reconversion de Monica n’est pas un cas isolé. Notre sondage auprès de 250 jeunes médecins rapporte que 53% d’entre eux ont déjà songé à arrêter la médecine ces 6 derniers mois.

Burn out et dépression

Thésée de médecine générale en 2013, Monica exerce la médecine depuis une dizaine d’années, en comptant ses années d’internat.

Elle est passionnée par ce qu’elle fait, mais la pratique clinique lui a fait découvrir un aspect de la médecine qui la rebute. “Je suis de nature rigoureuse, organisée, plutôt lente, introvertie, réfléchie”, se caractérise la gériatre. “Les situations d’imprévus et d’urgence sont très stressantes. Les gardes et les astreintes me rendent extrêmement malheureuse parce que je supporte très mal le manque de sommeil.”

Monica regrette que sa vocation ne corresponde pas à sa personnalité. “Je suis capable et compétente pour faire de la clinique, mais il fallait que je me fasse violence pour me lever chaque matin. A force, c’est usant.” Au point où son mal-être a eu des répercussions sur sa santé mentale.

Une reconversion, “ça prend des mois voire des années”.

“Une reconversion ne se fait pas du jour au lendemain en se disant ‘’je décide d’arrêter parce que j’en ai marre de la médecine. Ca prend des mois, voire des années”, éclaire-t-elle.

Dans un premier temps, elle a d’abord pensé à refaire sa vie dans la littérature. “Je suis écrivaine et auteure. J’ai publié des livres dans le registre fantastique. Je voulais en faire mon métier et suivre une formation en littérature”, raconte-t-elle. “Sauf que quand on est médecin, on le reste à vie. Faire une reconversion qui s’éloigne trop de la médecine, c’est extrêmement difficile, voire quasi impossible”, souligne-t-elle. D’où son choix de continuer la médecine.

Aujourd’hui, après 2 ans de recherche active, elle suit un MBA à l’IAE de Paris (qui dépend de l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne) spécialisé dans la reconversion des professionnels de santé. En parallèle de sa formation intensive, elle est coordinatrice dans un Ehpad, conciliant sa passion pour la gériatrie et son appréhension pour l’exercice clinique. A terme, elle aimerait coordonner des structures médicales à l’échelle régionale, voire nationale.

Photo d'illustration libre de droit: Claudia Wolff sur Unsplash