Les médecins s’inquiètent pour leur retraite
« C’est un moment historique »
11/10/2019
Réunis en colloque ce samedi 5 octobre à Paris, les membres de la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) ont souligné l’importance des jeunes médecins dans la réforme de retraite.
"Il y a encore beaucoup de questions en suspens, quant à l’âge de départ à la retraite, quant à l’âge d’équilibre, sur le rendement avec ou sans la cotisation. Il y a aussi la question du régime unique et quelle gouvernance."A la tribune du Palais des Congrès de la porte Maillot à Paris, le Dr Thierry Lardenois, président de la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) entame ce colloque qui doit permettre à ses adhérents d’aborder avec sérénité leur retraite, malgré les bouleversements à prévoir avec la future réforme. Une réforme à laquelle "nous n’avons jamais été hostile, rappelle Thierry Lardenois, parce qu’elle va dans le sens de la CARMF".
Pour débattre sur le sujet, sont invités les responsables des principaux syndicats de médecins : l’UCDF, la FMF, la CSMF, le SML et MG France ainsi que les économistes Christian Saint-Etienne du Conservatoire national des arts et métiers et Frédéric Bizard de l’ESCP venus apporter leur point de vue d’expert.
Des inquiétudes
Après Thierry Lardenois, c’est Henri Chafiotte, directeur de la CARMF qui vient parler du rapport Delevoye publié en juillet dernier, du nom du Haut-Comissaire aux retraites, chargé donc de donner des pistes de travail pour la future réforme. Tableaux et chiffres à l’appui, Henri Chafiotte détaille les changements à prévoir pour les retraites : "On sait par exemple que le conjoint survivant gardera 70% de la retraite du couple, soit une baisse par rapport à aujourd’hui. Car le conjoint survivant garde 100% de sa propre retraite, plus 50% de la retraite de son conjoint".
Mais le point qui inquiète le plus concerne la création d’un régime unique de caisse des retraites, et donc la suppression des 35 caisses de retraites qui existent en France, dont la CARMF. "Quelle sera sa gouvernance ? Sera-t-elle nationalisée ? D’autant que la représentation des médecins serait alors égale à 0." interroge Mr Chafiotte. Pour terminer, il détaille les "5 raisons de conserver la CARMF : 1/ Pour maintenir une universalité. 2/ Parce la caisse est compatible avec la réforme et qu’elle est viable. 3/ La CARMF dispose de réserves qui font parties des médecins libéraux. 4/ Elle permet une solidarité professionnelle au cœur de la mission des médecins. 5/ Une étatisation de la retraite des médecins libéraux serait dangereuse". Applaudissements nourris dans la salle
"Être à l'écoute des jeunes"
Évidemment, le sujet concerne également les jeunes médecins. A la CARMF on l’assure, "des contacts ont été pris" avec des syndicats de jeunes médecins afin de les informer au maximum et de faire remonter leurs inquiétudes. Philippe Cuq, chirurgien, co-président du Bloc et président de l’UCDF, détaille : "J’ai conscience que quand on est jeune, la retraite paraît loin. Pour autant, il faut qu’ils s’y intéressent car ce qu’il se passe aujourd’hui va les concerner pour les 40 prochaines années." Avant de poursuivre : "C’est un moment historique, un sujet sociétal qui va impacter les médecins libéraux."
Le président de l’UCDF pointe du doigt qu’il essaye au maximum d’informer et de sensibiliser les jeunes qu’il croise. Pour le chirurgien, il est essentiel de créer une cellule de jeunes, craignant que la situation soit gérée par "des retraités ou des médecins en fin de carrière. Si on leur laisse la main, on va manquer quelque chose."
A la tribune du Palais des Congrès, Jacques Battistoni, président de MG France va dans son sens, "Nous devons être toujours à l’écoute des jeunes pour que le régime soit le plus favorable possible l’exercice."
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