Le changement de spécialité en médecine s'apparente au parcours du combattant
Critiques autour de la mise en oeuvre de la réforme du 2e DES
09/03/2024
> Le changement de spécialité doit être une opportunité accessible à tous !
Cela fait plus d'un an que Jeunes Médecins est mobilisé sur le changement de spécialité car l'enjeu est important pour de nombreux médecins qui souhaitent pouvoir monter en compétences ou changer complètement de pratique médicale.
Pour info : en 2023, environ 300 places ont été ouvertes pour intégrer un 2e diplôme d’études spécialisées (DES), réaliser une formation spécialisée transversale (FST) ou postuler à une option. Ainsi, à titre d’exemples, 8 nouveaux médecins pourraient obtenir un 2e DES en médecine générale, 20 en psychiatrie et 11 en pédiatrie, 28 nouveaux médecins pourraient suivre une FST en médecine palliative, 18 en addictologie et 15 en maladies allergiques, et 5 nouveaux médecins pourraient valider une option en psychiatrie de la personne âgée, 4 en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, et 2 en néonatologie. Au-delà de l’importance qu’elles revêtent pour les médecins, ces spécialisations professionnelles sont un atout au bénéfice des patients !
Nous avons critiqué le décret relatif au congé de changement de spécialité pour les médecins exerçant dans les établissements publics de santé paru le 31 octobre 2023, qui est un texte tardif et "conçu par le haut", loin des acteurs et des besoins.
> L'inadéquation des postes avec la réalité des besoins
Plusieurs jeunes médecins ont été « oubliés » de la liste des postes ouverts pour la rentrée universitaire 2023-2024 publiée par l'arrêté du 6 avril 2023, se retrouvant donc sans possibilité de s’inscrire dans le dispositif de changement de spécialité ou de surspécialisation. Malgré nos demandes à la DGOS, aucun arrêté correctif avec un nombre de postes revu à la hausse n’a été pris depuis ; c’est un an de perdu dans le projet professionnel de ces médecins « oubliés ». C'est d'autant plus dommage que dans certaines régions, on constate aujourd'hui que l'ensemble des postes ouverts en avril n'a pas été pourvu, les coordinateurs locaux des spécialités n'étant pas systématiquement informés par l'ARS des places disponibles dans leur subdivision !
> L'insuffisance de la communication sur des dispositifs attendus
De manière générale, la communication est trop faible et trop tardive sur ces nouveaux dispositifs créés en avril 2022, et encore largement méconnus par un grand nombre de nos collègues un an plus tard. Une enquête réalisée auprès de nos adhérents en avril 2023 montrait que 83,9% des répondants n'avaient pas eu connaissance de ces nouvelles modalités.
Malheureusement, les médecins ont continué à pâtir de ce manque d’informations jusqu'en fin d'année 2023 : alors que les lauréats d’un poste aux termes de l’arrêté du 6 avril 2023 commençaient leur congé de formation en novembre 2023, ils ont découvert le 31 octobre (soit la veille de leur congé) le décret fixant les conditions de ce congé et sa rémunération. Un sacré saut dans l’inconnu !
> L'importance de rendre ce congé de formation attractif
Si le ministère de la Santé et de la Prévention a pris en considération notre demande que l'indemnité d'engagement de service public exclusif (IESPE) soit prise en compte dans le calcul de l'indemnité forfaitaire du congé, il n’a pas donné suite à notre souhait de ne pas assortir ce congé d’une obligation de servir dans une liste d’établissements identifiée.
Jeunes Médecins reste mobilisé sur ce sujet, pour favoriser l’accès au changement de spécialité et à la surspécialisation, qui reste une condition de l'attractivité de notre métier !
Photo : extrait de l'article paru le 1 mars 2024 dans Le Quotidien du Médecin.
Pas encore adhérent ?
- > Faites-vous entendre et participez au renouveau de la profession
- > Profitez des offres et des avantages réservés aux adhérents
- > Participez aux événements dans votre région