Le carnet de santé numérique est ouvert
15 ans qu’on l’attendait
10/11/2018
La généralisation du carnet de santé numérique est officiellement lancée. Qu’est-ce que ça va changer pour les médecins et leurs patients ?
Enfin ! Quinze ans qu’on l’annonçait sans que le dossier médical partagé (DMP) n’aboutisse. Cette fois-ci, c’est la bonne : la généralisation du DMP ou "carnet de santé numérique" a été officiellement lancée le 6 novembre par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et le directeur de l’Assurance-maladie, Nicolas Revel. Ils tablent sur 40 millions de DMP ouverts d'ici à 2022, contre 1,9 million aujourd'hui.Concrètement, toutes les personnes affiliées à l'Assurance maladie peuvent désormais créer leur DMP - soit en ligne sur le site dédié, soit dans une pharmacie, soit dans une caisse primaire. Elles recevront ensuite l’identifiant et le mot de passe permettant d’accéder à ce coffre-fort informatique censé stocker toutes leurs informations médicales, de leurs allergies éventuelles à leurs bilans sanguins, en passant par leur position sur le don d’organes.
Une évolution à la fois “inévitable” et “souhaitable” pour Clément Goehrs, médecin et co-fondateur de la plateforme numérique d’aide à la prescription Synapse joint par Jeunes Médecins, dans la mesure où “les données médicales jouent un rôle de plus en plus important dans la prise en charge des patients”. Surtout dans le cas d’un parcours de santé complexe, d'une hospitalisation en urgence, ou d’un changement de médecin traitant.
“Le fait de centraliser ces données va permettre un gain de temps et d’énergie aux médecins, qui n’auront plus à multiplier leurs efforts pour obtenir les informations nécessaires, et aux patients, qui n’auront plus à multiplier les consultations”, affirme-t-il. “Mais comme souvent dans la médecine, de nouveaux bénéfices signifient aussi de nouveaux risques.”
Le gouvernement a beau avoir travaillé sur des systèmes de sécurisation spécifiques, rien n’est sécurisable à 100% sur Internet. Et un seul et unique coffre-fort informatique de données médicales peut ressembler à une mine d’or pour les pirates. “Par ailleurs, l’intérêt du DMP dépendra fortement de sa mise en place opérationnelle”, souligne Clément Goehrs. “Tout ne sera pas parfait dès le début. Il faudra certainement encore être patients.”
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