La téléconsultation, la solution pour prévenir et mieux contenir l’épidémie du COVID-19 ?

La téléconsultation, la solution pour prévenir et mieux contenir l’épidémie du COVID-19 ?

Moins de contamination et un accès facilité aux soins

13/03/2020

Pour faciliter la gestion de l’épidémie du COVID-19, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé vouloir simplifier l’accès aux téléconsultations. Cette pratique qui peine à décoller en France pourrait être une des solutions pour faire face à l’afflux de patients contaminés attendus lors du déclenchement du “stade 3”. Mais du côté des patients et au sein même de la profession, cette pratique divise.

Les Français, inquiets consultent de plus en plus leur médecin à propos du COVID-19. Pour désengorger les hôpitaux et protéger les praticiens, le gouvernement souhaite développer les téléconsultations.
Le 8 mars dernier, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé avoir : ​"décidé de lever l’obligation de passer par son médecin traitant et d’avoir eu une consultation présentielle les 12 mois avant la réalisation d’une consultation à distance.” Ce décret facilitant l’accès à la télémédecine ​assouplit également les conditions de remboursement pour les patients.

Mais cette nouvelle pratique divise. ​Selon un sondage Jeunes Médecins sur notre site et nos réseaux sociaux auquel 228 de nos adhérents ont répondu, 50% d’entre eux pensent que la téléconsultation est une solution pertinente dans ce contexte épidémique.

Moins de patients en salle d’attente, moins de contamination



“Avec la téléconsultation, on évite au patient qui souhaite renouveler une ordonnance d’être contaminé dans la salle d’attente. Cela permet aussi à la personne infectée de ne pas avoir à se déplacer”, explique Nicolas Camus, médecin généraliste à Bordeaux qui pratique régulièrement la téléconsultation. En période d'épidémie, la téléconsultation protège également les médecins de tous risques de contamination par le COVID-19.

La consultation vidéo peut tout de même laisser perplexe. Oubliez l’examen au stéthoscope, le patient doit prendre lui même sa température. Pourtant il ne faut pas s’inquiéter selon Nicolas:” Si on a le moindre doute sur l’état de santé d’un patient, on le renvoie auprès d’autres professionnels de santé.” Selon lui, les personnes les plus “à risque” qui peuvent développer des complications ou des formes plus graves de contamination ne sont pas concernées par la téléconsultation.

Un accès facilité aux soins médicaux



Pour le médecin bordelais, la téléconsultation est également un moyen de rendre accessible les soins aux patients qui résident dans des zones de désert médical : ”cela permet pour les patients d’avoir régulièrement accès à une consultation médicale.” Selon lui, c’est surtout bénéfique pour les personnes malades “​l​a téléconsultation ne fait pas gagner de temps au médecin. Une consultation c’est la même durée en présentiel ou en vidéo. Le gros avantage c’est pour le patient.”
Edouard Fortier, urologue au CHU de Béziers et de Montpellier délivre des téléconsultations aux patients qui ont des difficultés à se rendre chez un médecin spécialiste, à l’instar des détenus ou des personnes âgées en EHPAD. Selon lui, la téléconsultation est une solution à prendre en compte même en dehors de tout épidémie : “dans un futur proche, cela pourra faciliter le traitement des personnes présentant des symptômes grippaux sans qu’elles aient à se déplacer. ”

La téléconsultation pour désengorger les cabinets médicaux ?



“On ne peut pas prévoir ce qui va se passer lorsque le gouvernement va déclencher le stade 3,” indique le médecin bordelais. Outre le risque de contamination, l’autre argument avancé par le ministre de la Santé est le contrôle du nombre de patients se rendant dans les structures de soin.

Pour Emmanuel Caruana, médecin généraliste à Nantes qui travaille avec la plateforme de téléconsultation Qare, ce système est une solution efficace en période d’épidémie pour “éviter l’engorgement des services de soin”. Le médecin effectue déjà entre 70 et 100 heures de téléconsultation par mois. “ On est en phase émergente du virus, donc notre rôle c’est surtout de rassurer les personnes, ce qui peut se faire lors d’une téléconsultation,” ajoute Emmanuel.

La webcam n’est pas encore un réflexe



En France, la téléconsultation a encore du mal à séduire. Selon Emmanuel, la simplification mise en place le ministre de la Santé “permet de mieux faire connaître et de mettre en valeur ce service. Pour les patients, c’est un outil complémentaire et surtout il permet une plus grande disponibilité.”

“Tous les médecins ne sont pas équipés pour pratiquer la téléconsultation. Si le fonctionnement est simple, les coûts peuvent parfois être élevés”, explique Edouard Fortier. Pour le médecin généraliste Nicolas Camus, c’est surtout un “changement d’habitude qui est à mettre en place du côté des médecins et des patients.”

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