À l'occasion de la journée européenne de sensibilisation à la violence envers les médecins et les autres professionnels de la santé, le Dr Anna Boctor, Présidente de Jeunes Médecins a été interviewée par CNews.

Anna Boctor a pu rappeler une partie des positions de Jeunes Médecins

🔹Alors oui, la pénurie médicale n'épargne personne. Si les patients en sont les premières victimes, n'ayant pas ou plus de suivi médical régulier et devant attendre parfois plusieurs mois pour consulter un spécialiste, il est incontestable que cette situation touche également les médecins de plein fouet, en faisant d'eux tant les boucs émissaires des patients inquiets ou mécontents, mais aussi les victimes de la pression exercée sur le système de santé. Il suffit de constater la hausse des violences exercées à leur égard, mais également la hausse du mal-être, des burn-out, du besoin d'un équilibre vie pro/vie privée plus fort chez les nouvelles générations.

🔹Oui, quand le médecin est en retard, c'est parce qu'il prend le temps pour d'autres patients. Oui, quand vous êtes en retard, vous pénalisez d'autres patients. Oui, quand vous êtes en retard, le médecin peut refuser de vous prendre moins longtemps car il ne veut pas bâcler sa consultation. Oui, toute la charge de travail du médecin ne se lit pas aux taux de remplissage de la salle d'attente. Oui, le médecin n'est pas là que pour vous et quand vous l'avez décidé. Oui, le médecin a une vie de famille à côté, des enfants à récupérer, et ne peut pas supporter les 15 minutes de retard des quelques patients qui croient que tout leur est dû.

🔹Heureusement, au quotidien, ce qui tient les médecins c'est la force du rapport de confiance et de reconnaissance mutuelle qu'il entretient avec la grande majorité de ses patients. Mais le 12 mars est aussi une journée pour dire aux autres : Stop !