Jeunes Médecins a lancé une enquête-flash auprès de ses adhérents pour connaitre leur degré de satisfaction à l'égard des outils informatiques et numériques mis à disposition par les établissements hospitaliers.

> 66% des hospitaliers sont insatisfaits du matériel informatique mis à leur disposition

Les médecins critiquent très majoritairement
1. la lenteur des ordinateurs et des connexions ; c'est la problématique majeure remontée par la communauté médicale
2. un matériel vieillissant, en quantité insuffisante pour fournir tout l'effectif médical et paramédical, et inadapté aux besoins (écrans trop petits en imagerie médicale, …)
3. les coupures intranet et les déconnexions intempestives ralentissent le travail jusqu'à parfois "impacter l'heure de départ de l'hôpital",
4. une mauvaise ergonomie et des bugs nombreux

"50 clics et mots de passe pour avoir une mesure de pression artérielle"

A contrario, lorsque les hospitaliers se disent satisfaits, c'est principalement pour deux raisons :
1. parce que l'équipe informatique est très réactive et intervient rapidement sur les pannes
2. parce que le parc informatique a été renouvelé récemment.

> 76% des hospitaliers insatisfaits du logiciel métier mis à leur disposition (contre 27% de nos adhérents en libéral)

Les médecins regrettent que les logiciels utilisés dans leur établissement
- soient nombreux et différents au sein du même GHT par exemple,
- ne soient pas reliés entre eux (via une interface)
- ne présentent pas de raccourcis et beaucoup de clics inutiles, ce qui favorise les erreurs ;
- ne permettent pas d'effectuer plusieurs tâches à la fois.

"on travaille encore avec des outils de 2000 en 2024"

A contrario, les médecins qui se disent satisfaits, mettent en valeur le travail en proximité avec les équipes informatiques (par exemple, pour améliorer le dossier patient informatisé), l'existence d'une dictée vocale, et l'unicité du logiciel pour tout l'hôpital.

Si 55,6% des médecins ne font pas confiance à leur système informatique, ils n'utilisent par ailleurs pas les messageries sécurisée pour leurs échanges (59,3%).

Enfin, pour faciliter leur activité et son suivi administratif, les médecins hospitaliers aimeraient notamment pouvoir bénéficier
- d'un décompte du temps d'activité
- d'une intelligence artificielle (IA) génératrice de courriers et d'ordonnances type
- d'une liste de patients en cours
- d'un gestionnaire de mots de passage
- d'une dictée vocale et d'un ordinateur portable avec VPN

Les premiers effets du Ségur du numérique ne semblent pas encore palpables du côté des médecins hospitaliers ...

Crédits photo : Fernando zhiminaicela sur Pixabay.