"Il ne faut pas se laisser influencer par les caricatures"
Portrait de femme médecin #3
29/03/2019
Dans le cadre de notre enquête sur la féminisation de la médecine, nous vous proposons une série de portraits de femmes médecins. Rencontrez cette semaine Marie-Caroline Merlet, chirurgienne orthopédiste à Rouen.
Avec deux parents médecins, Marie-Caroline Merlet pouvait sembler prédestinée. Mais en réalité, la vocation est arrivée “relativement tard, au lycée” et ses parents ne l’ont “jamais poussée, bien que toujours soutenue”. “J’ai d’abord voulu être vétérinaire, mais il me manquait le coté relationnel, alors la médecine s’est imposée, et plus particulièrement la chirurgie, car cela alliait la pratique technique à la réflexion intellectuelle.”C’est donc la chirurgie en général qui l’attire dès le début de ses études, et plus particulièrement la chirurgie orthopédique. Faisant elle-même du handball et de l’équitation en compétition, elle souhaite se spécialiser dans la chirurgie du sport. Et se spécialise dans la chirurgie de l’épaule et du genou "Cela me permet aussi bien de travailler avec des jeunes sportifs, qu’avec des personnes âgées, et donc d’avoir un large éventail de patients et de pathologies.”
“On peut très bien se débrouiller sans avoir une grande force physique”
Le fait que cette spécialité soit encore une spécialité très masculine n’a jamais découragé
Marie-Caroline Merlet. “Il ne faut pas se laisser influencer par les caricatures”, dit-elle. “On peut très bien se débrouiller sans avoir une grande force physique. C’est vrai que mon service est très masculin, mais dans ma promotion nous ne sommes que des filles. Tout se passe très bien, il y a une très bonne entente dans l’équipe. Je n’ai jamais subi la moindre discrimination.”
En revanche, il lui est souvent arrivé d’être confondue avec un membre de l’équipe paramédicale par les patients. “Beaucoup ont encore du mal à concilier l’image d’une jeune femme et celle d’un chirurgien. Heureusement, la plupart surmontent très bien leurs préjugés.”
La preuve, lors de l’une de ses premières consultations en tant que chef de clinique, Marie-Caroline Merlet a reçu un patient demandeur d’un deuxième avis pour une prothèse de genou. “Le premier avis avait été délivré par un chirurgien plus expérimenté que moi. Nos avis étaient similaires, mais le patient a choisi de me confier son opération. Il avait eu un meilleur feeling, et il avait envie 'de faire confiance à la jeunesse'.”
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