Grève des urgences : JM fait le point
Des “soignants à bout de souffle”
10/05/2019
D’après notre dernier sondage, 94% des jeunes médecins soutiennent le mouvement de grève illimitée des services d’urgences. L’occasion de faire le point sur la situation.
Qui fait grève ? D’après notre sondage, 94% des jeunes médecins soutiennent le mouvement de grève illimitée des urgences. Mais comme nous le rappelle l’urgentiste Margaux Dumont, ce mouvement est porté par le personnel paramédical. “Dans certaines situations, notamment les jours où le flux est beaucoup plus tendu, j’ai plus l’impression de limiter la casse que de fournir un travail correct et digne”, explique à RFI une jeune infirmière de l’hôpital Saint-Antoine à Paris.Depuis quand ? Le personnel des urgences de Saint-Antoine a été le premier à se mettre en grève après une série d’agressions (cinq en une seule nuit). C’était le 18 mars. Les 24 autres services d’urgences de l’AP-HP ont rejoint le mouvement un mois plus tard environ, le 15 avril. Et ce mouvement s’étend aujourd’hui à plusieurs services en régions, notamment à Strasbourg et à Angers.
Pourquoi ? La sécurité, des soignants et des patients, se trouve au cœur des revendications. Mais le manque de moyen “humain et matériel” est également pointé du doigt. Pour l’urgentiste Christophe Prudhomme, il manque “700 postes” dans les services d’urgences de l’AP-HP. Les grévistes demandent également une prime de 300 euros net par mois pour tenir compte de la pénibilité de leurs conditions de travail.
Comment ? Grève illimitée à vocation nationale, la grève des services d’urgences est aussi une grève “sparadrap” qui n’affecte pas la prise en charge des patients. Le personnel continue en effet de les recevoir tout en affichant des banderoles et des slogans, en arborant des pansements et en leur demandant de signer des pétitions. “À la Pitié-Salpêtrière, on a même un genre de livre d’or pour les patients”, s’amuse Margaux Dumont.
Quelles réactions ? La ministre de la Santé Agnès Buzyn dit prendre le problème d’accès aux soins, en partie responsable de l’engorgement des urgences, “à-bras-le-corps” avec le projet de loi “Ma Santé 2022”, pourtant loin de faire consensus. De son côté, le directeur de l’AP-HP Martin Hirsch promet la création de “61 postes immédiats” et une prime exceptionnelle de 65 euros net. Une base insuffisante pour Christophe Prudhomme. Quant à la direction du CHU d’Angers, elle doit présenter ses “engagements” au comité technique d’établissement le 28 mai prochain.
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