[TRIBUNE] Alors que la recrudescence épidémique oblige le gouvernement à prendre des mesures de plus en plus drastiques, le Dr Axel Ellrodt, jeune retraité de médecine interne et médecine d'urgence, nous livre sa vision des errances de communications des décideurs et de leurs impacts en terme de santé publique.

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Le professeur Salomon nous parle de masques. Il vante sans doute à juste titre les masques de tissu français.
Très bien mais à quoi sert un masque si on l'utilise de façon inefficace ?
A quoi sert un masque quand ce n'est pas un masque ? Le diable est dans les détails.
Comme imploré dans un article de slate, un peu de cohérence ne nuirait pas.

Depuis des semaines que l'on a des masques, puis qu'on les a recommandés dans les magasins, on n'a pas vraiment appris aux français comment ils fonctionnent, ni comment les porter. Et ça se voit.

Il faut commencer par dire clairement que le nez hors masque, le masque à valve, les visières et demi-visières sont dangereux.

Dans le train on peut se retrouver à 10-50 cm d'un passager dont le masque à valve ou la visière, ou le nez découvert exhalent de l'air non filtré. Votre voisin de voyage inconnu est autorisé à se restaurer coude à coude avec vous, sans masque évidemment. Alors qu'au restaurant il serait relégué à un mètre. Où est la cohérence?

Il ne faut plus attendre , car une majorité de français font l'effort de mettre , bien ou mal, des masques ou non-masques, pour les entraîner.

On aimerait qu' affiches et écrans géants dans les rues et gares et autres espaces publics enseignent le masque et son usage. Avec illustrations pédagogiques, un message par image géante, sans oublier media et réseaux sociaux.

Ces mesures-passoire que l'on voit trop.

• Distances non respectées : les masques ne font que diminuer les particules émises et leur portée.
https://aip.scitation.org/doi/10.1063/5.0021666
• Masque sous le nez : l'appendice cyranesque, capteur goulu de particules infectées déployé au dessus d'un masque, inspire microgouttelettes et aérosols infectieux émis à proximité . En se touchant la péninsule, le porteur infecté contamine outre l'air, mains et objets.
• Masque abaissé par réflexe pour se faire entendre. No comment!
• Masque avec un tour de spire aux attaches des oreilles : il fait bailler de nombreux modèles sur les cotés avec fuite gigantesque. On voit la bouche en regardant de côté. Va et vient viral assuré.
Une infirmière nous le rappelle : https://www.ami-hebdo.com/bien-porter-son-masque-les-conseils-dune-pro/
• Masque à valve: masque fourbe, dont la valve permet une expiration confortable d'air peut-être contaminé vers autrui. L'anti-masque par excellence pour les épidémies.
Ces masques ont été interdits fin juillet par le gouvernement indien, et nous ?
On en voit de plus en plus. https://tinyurl.com/yyrltrof
Les CDCs des USA les condamnent https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/prevent-getting-sick/cloth-face-cover-guidance.html
L'expérimentation montre leur capacité de dissémination : https://aip.scitation.org/doi/full/10.1063/5.0022968
• Visières , sans masque elles ne protègent que contre les postillons visibles, pas contre les microgouttelettes et s'il y en a, les aérosols. Fausse sécurité.
Leur danger évident vient d'être démontré dans la douleur en Suisse alémanique (Grisons). Les serveurs à visière sont contaminés, pas les serveurs masqués.
https://www.srf.ch/news/regional/graubuenden/buendner-kantonsaerztin-warnt-visiere-bieten-nicht-den-gleichen-schutz-wie-masken
https://www.bfmtv.com/sante/en-suisse-les-autorites-sanitaires-alertent-sur-le-manque-d-efficacite-des-visieres-anti-covid-19_AN-202007180104.html
Le canton de Genève les condamne : https://tinyurl.com/y4kkazhn
Les CDCs des USA les condamnent: https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/prevent-getting-sick/cloth-face-cover-guidance.html#face-shields
L'expérimentation montre leur capacité de dissémination : https://aip.scitation.org/doi/full/10.1063/5.0022968
• Bavoirs transparents , autre hérésie que ces petits écrans pour pâtissiers devant le bas du nez et la bouche encore pire que la visière. https://tinyurl.com/y3djxz5m

Il est urgent d'informer les professions approchant de près de leurs clients ou patients, médecins, infirmiers, kinésithérapeutes et autres professionnels de santé , coiffeurs, esthéticiennes , que les personnes équipées d'un masque à valve ou d'une visière ne sont pas protégées et ne les protègent pas. Tous ne sont pas au courant.

Faute de pédagogie visible , répétée, martelée, on voit aussi des masques porté au bout du nez, ou à barrette non moulée au haut de l'arête nasale : fuites par les bords du nez, l'émission ou inhalation de particules infectieuses n'est pas prévenue. Peut-être moins grave, les masques tripotés, ou roulés dans les poches, ou refoulés sous le menton, surtout chez les sujets infectés, sont un risque de contamination des mains susceptibles de transmettre. Cette voie de contamination est maintenant contestée par des experts, mais non exclue et encore retenue par l'OMS.

Les autorités, au delà de dire qu'il faut mettre des masques et d'en faciliter l'achat, discours insuffisant, doivent faire preuve de cohérence et d'application:

1- mises en gardes et restrictions à la vente des non-masques ou masques pervers (bavoirs, visières, masques à valve).
2- action de communication pédagogique très visible et de longue haleine, notamment sur le nez hors masque, les visières, demi-visières, et masques à valve, tous dangereux, et sur le respect des distances intercorporelles.

A force de voir ces exemples séduisants mais dangereux, ils sont considérés normaux ou enviables.

Il faut que tout français tombe lors de tout déplacement, lorsqu'il regarde la télévision, lit son journal préféré, devant une image géante montrant une fois le nez hors masque barré d'une croix rouge avec schématisation des particules entrantes ou sortantes, une autre fois visières et masques à valves assassines barrées, et devant l'image du masque bien porté, avec lauriers.

Mais un seul message par affiche ou écran ! Sinon ça ne passe pas.

Il faut expliquer comment ça marche. Il faut que le public comprenne, et que le masque ne soit pas simplement un "anti-contravention" ou un talisman.

Il faut faire preuve de pédagogie et application car ce n'est pas évident au point que même des médecins ou grands scientifiques "vus à la télé" mettent le masque sur le cou , tripotent visage et masque, ou se promènent en visière sans masque dessous.

On voit même à C dans l'air un prélèvement nasal perpétré par une technicienne sans charlotte avec un masque à valve pointé vers la patiente nez et bouche grands ouverts, masque sur le cou.

C'est dire que la pédagogie fortement médiatisée est urgente !