Les médecins Clément Goehrs et Guillaume Mellon partagent avec nous leur expérience de la recherche scientifique au sein d’une université américaine.

Clément Goehrs, médecin de santé publique, et Guillaume Mellon, infectiologue, ont choisi de faire de la recherche en bioinformatique aux Etats-Unis. Le premier a passé un an sur la côte ouest, à Stanford, en Californie. Le second est parti pour deux ans sur la côte est, à Harvard, dans le Massachusetts. Et tous les deux s’accordent à dire que la première difficulté est financière.

“Les frais de scolarité de Stanford, c’est 1 500 dollars par mois et un studio dans la Silicon Valley, 3 000 dollars”, résume Clément Goehrs, qui a donc fait du consulting en parallèle de ses recherches sur l’intelligence artificielle appliquée aux médicaments. “Les Français n’ont aucune idée de combien coûtent une garderie et une assurance maladie privées, ils le découvrent aux Etats-Unis”, complète Guillaume Mellon, qui vit à Boston avec sa femme et ses trois enfants.

DES CONDITIONS DE TRAVAIL OPTIMALES

Mais ils s’accordent aussi à dire que les conditions de travail sont “optimales” dans leurs universités respectives. Stanford se trouve “au centre du monde de la technologie, du coup on a facilement accès à énormément de ressources et à une expertise incroyable”. Elle est de plus “particulièrement portée sur l’international, de 50 à 80% de ses étudiants sont étrangers”. Ce qui aide à développer “une certaine ouverture d’esprit”.

Quant à Harvard, elle fait preuve d'”un dynamisme intellectuel hors-norme”. En son sein,”il n’est pas rare d’assister à des meetings avec des Prix Nobel”. Les horaires de travail, 9 heures-17 heures, sont pourtant “plus cools qu’en France”. Même si la journée ne se termine pas avec le travail quand on a des enfants : “Il faut encore leur faire la classe de français et leur préparer leur lunch box du lendemain... car les écoles publiques américaines n’ont pas de cantines !”