Cette semaine, Jeunes Médecins entame un Tour de France des services hospitaliers, qui se poursuivra jusqu'en juin 2024, moment où les médecins hospitaliers seront appelés à désigner leurs représentants aux élections professionnelles du #CSPM.

Au travers de ces "carnets de campagne", Jeunes Médecins souhaite sensibiliser aux initiatives et aux difficultés rencontrées par nos confrères et consoeurs, partout en France et faire émerger les propositions qui devront être défendues dans les instances représentatives des médecins.

Nous avons choisi de venir au Mans, en soutien aux équipes des urgences et de psychiatrie qui alertent le Ministère de la Santé sur les conditions de prise en charge des patients. Ici, des patients en crise aiguë attendent des jours si ce n'est des semaines aux urgences (souvent sous contention) une solution d'hospitalisation complète.

En Sarthe, 180 lits d’hospitalisation complète en psychiatrie ont disparu en 10 ans, dont 42 en 2023. Jeunes Médecins déposait un préavis de grève début août 2023 pour dénoncer ces conditions de prises de charge. La situation n'a fait qu'empirer depuis, impactant désormais le fonctionnement même des urgences, et mettant les équipes et les patients dans des situations dangereuses et indignes.

À côté du seul hôpital public qui prend les patients sous contrainte, il n’y a pas de relais ambulatoire et de lits d’aval. Pourtant, 80% des patients pris en charge ont des pathologies chroniques. En Sarthe, comme partout en France, les équipes de l'hôpital souffrent de la pénurie de médecins généralistes & psychiatres pour assurer le suivi des patients et la prévention des crises suicidaires ou de décompensation, et de la pénurie d’ESMS pouvant accueillir les patients en crise ou stabilisés.

Pour Emanuel LOEB, président de Jeunes Médecins, l’hôpital ne pourra se recentrer sur sa mission qu’avec
- la revalorisation de la médecine libérale (MG et psy) pour mailler de nouveau le territoire
- le développement de structures d’aval et l’accompagnement social des personnes

📲 Merci à la télévision locale LMtv Sarthe d'en avoir parlé au journal du 19 mars : youtu.be/CAHakYbusQ8

L’Établissement public de santé mentale de la Sarthe fonctionne en moyenne avec 1 ETP de psychiatre pour 25 lits (1 ETP parfois partagé entre 3 médecins). C’est aussi grâce aux médecins étrangers (PADHUE) dont on sait la précarité et aux jeunes intérimaires bientôt interdits par les décrets d'application de la loi Valletoux que le service essaye tourner …

Nous avons pu échanger sur les dysfonctionnements du système de santé et les solutions de court et long terme qui soulagerons les équipes médicales et les patients sarthois, avec plusieurs députés du territoire.

Nous suivons de près la situation sarthoise, car ce qui se passe en Sarthe a lieu dans beaucoup de territoires, et nous reviendrons dès avril pour rencontrer d’autres acteurs de la communauté médicale, décideurs politiques et représentants des usagers.

Nous sommes à la disposition de tous les acteurs sarthois mobilisés sur la question de l’accès aux soins et notamment aux soins psychiatriques. Nous mettrons le dossier sarthois sur la table du ministre Frédéric Valletoux lors de notre entretien le 11 avril prochain au Ministère de la Santé.