Couvre feu : bonne ou mauvaise idée ?

Couvre feu : bonne ou mauvaise idée ?

Et si c'était l'automne ?

[TRIBUNE] Ou pourquoi l’ensemble des acteurs publics et privés doivent se pencher sur le traitement des atmosphères confinées ?

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Auteurs : Dr Martin Blachier & Dr Henri Leleu, médecins de santé publique et épidémiologistes



Depuis 5 jours, nos équipes cherchent à comprendre l’évolution du nombre tests positifs depuis le 1er octobre (Figure 1). Comment expliquer une telle rupture de tendance qui touche toutes les régions de façon identique alors même que chacune semblait avoir sa propre dynamique épidémique ?
Si ces données sont exactes, nous ne pouvons qu’en conclure qu’un facteur unique accéléré l’épidémie simultanément sur tout le territoire.
Quel peut être ce facteur ? Est-ce la rentrée universitaire quand on sait que cette classe d’âge est particulièrement concernée par la reprise épidémique ? Mais on ne retrouve pas d’association entre le nombre d’étudiants par département et l’intensité du phénomène d’accélération récent. Par ailleurs, le port du masque est systémique dans les amphithéâtres. Enfin, ce phénomène d’accélération affecte toutes les classes d’âges y compris les plus âgés. Difficile donc de valider cette hypothèse.
S’agit-il de l’arrivée de l’automne ? En effet, depuis le 25 septembre les températures ont chutées sur l’ensemble du territoire poussant les français à déserter les terrasses et les jardins et à se replier en intérieur. Lorsqu’on regarde les températures publiées par météo France, les dates coïncident parfaitement avec la durée d’incubation du virus.



Cette hypothèse semble être la plus probable. Lorsque l’on regarde les autres pays européens, on observe exactement la même accélération depuis le 1er octobre (Belgique, Angleterre, Italie, Pays-Bas, Suisse et Allemagne). Seul le changement des températures saisonnières peut expliquer cette synchronisation à l’échelle du continent.
Que peut on en conclure pour la suite ?
D’abord, cela confirmerait le risque associé aux atmosphères intérieures aérosolisées où les personnes se retrouvent sans masque : bars, restaurants, salles de gym et domicile. Ensuite, cela confirme la grande contagiosité du virus et sa capacité à profiter de certaines circonstances pour occasionner des flambées épidémiques. Il nous faut donc ajuster notre stratégie à ces températures plus hivernales. En l’absence de solution nouvelle (vaccin, traitement ou dispositifs de traitement de l’air intérieur), nous allons devoir limiter les rassemblements en intérieur sans masques.
L’exemple des avions où les contaminations sont exceptionnelles et où l’air est renouvelé toutes les 3 minutes devrait nous pousser à innover en matière de filtration-traitement de l’air pour permettre aux bars, restaurants, salles de spectables et salons domestiques d’accueillir à nouveau des personnes.
L’ensemble des acteurs privés et publics doivent impérativement se pencher sérieusement sur le sujet !

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