Justine Balique, avocat à la Cour, vous explique comment préserver votre réputation en ligne.

La multiplication des plateformes internet qui publient des "avis" sur les praticiens conduit à une dérive consumériste et peut avoir des effets néfastes sur une patientèle. Or, il existe plusieurs outils pour permettre à un médecin de maîtriser son e-réputation dans le respect de ses obligations déontologiques.

Les "avis négatifs" procèdent de la liberté d’expression et ne sont pas interdits en eux-mêmes, la critique est légale. En contrepartie, il existe un droit de réponse et d’opposition qui doit être assuré au médecin par l’hébergeur.

Devoir de réserve

Le praticien doit se conformer aux règles déontologiques de sa profession pour répondre à des attaques parfois virulentes (devoir de réserve, secret médical, etc.), c’est pourquoi il lui est conseillé d’inviter la personne à poursuivre la discussion de façon privée.

Il est possible de faire supprimer des "avis" excessifs, alors considérés comme illicites, et obtenir une indemnisation par la voie judiciaire. Ces avis pour être sanctionnés doivent constituer une atteinte à la vie privée, une diffamation, une injure, une incitation à la haine ou à la violence ou un dénigrement.

Délai d'action

Mais attention, le délai d’action est court puisqu’il est compris entre trois mois et une année selon les cas. Il donc est primordial d’être réactif et surtout de faire constater par un huissier les publications en cause, une simple capture d’écran ne suffisant pas devant les tribunaux pour faire foi de la réalité de l’atteinte subie.

Le CNOM a publié un "guide pratique" en septembre 2018, consultable en ligne et accompagné d’un tutoriel vidéo, qui permet d’approfondir cette question devenue majeure.

Justine BALIQUE
Avocat à la Cour