Le jeune radiologue Jérôme Bahuon a réussi l’exploit de traverser l’Atlantique, des Canaries à la Martinique, à la rame et en solitaire pour attirer l’attention sur les cancers du sang.

Quand il a accosté, le mercredi 3 avril, la Martinique, Jérôme Bahuon a failli tomber du ponton, pris d’un mal de terre qui le faisait “inlassablement tanguer”. Et pour cause : ces pas étaient les premiers que le jeune radiologue faisait sur un plancher stable depuis deux mois.

Parti des Canaries le samedi 2 février, il a traversé l’Atlantique à la rame et en solitaire, à bord d’un monotype insubmersible autoredressable en contre-plaqué résine époxy de 8 mètres de long sur 1,60 mètre de large baptisé Tiwena.

4 800 kilomètres en 60 jours de mer

4 800 kilomètres en 60 jours de mer pour attirer l’attention sur les cancers du sang et d’encourager les inscriptions au registre des donneurs de moelle osseuse. Mais aussi symboliser le combat conjoint des associations, des médecins, des familles et des patients.

“Chaque coup de rame que je vais donner, je le donnerai en hommage au combat que mènent ces malades”, disait en octobre Jérôme Bahuon, qui s’est associé à la Fédération Leucémie Espoir pour effectuer son périple. Une pensée qui l’a sans doute soutenu dans les moments les plus difficiles, tels que ce dimanche 3 mars :

“Je vais arriver demain à la moitié du parcours, mais dans ma tête, je suis déjà dans la seconde partie de ce raid humanitaire. (...) Ma peau se rebelle et mes muscles sont quelque peu éreintés. J’ai flirté avec mes limites et évité la grosse blessure même si je traîne escarres, cors, plaies dont je prends le plus grand soin.”

“La prochaine étape consistera au rapatriement de Tiwena en container”, écrit-il aujourd’hui. “Cela me fait doucement sourire quand on y pense… moi qui ai médit sur les cargos tout au long de cette aventure, l’un d’eux me sera bientôt indispensable. En attendant, je fais ma ménagère en le bichonnant. Mon lit sèche et l’odeur incrustée de mes vêtements s’atténue.”