Alors que l’épidémie de Covid repart, des centres de dépistage sont fermés.
Les huit centres de Mayenne ont tous fermés.
29/07/2020
L’épidémie de Covid repart. Alors que les dépistages massifs sont indispensables pour contenir la pandémie, certains centres Covid mis en place pendant la “première vague” ferment sous prétexte que le virus ne circule que peu.
“En Mayenne, ils ont fermé des centres covid. Je n’ai pas compris: c’est maintenant qu’on en a besoin”, s’interroge Lionel Barrand, président du Syndicat national des Jeunes Biologistes Médicaux. “L’ARS du pays de la Loire estimait que le virus ne circulait pratiquement plus en Mayenne. Si vous voulez avoir les bons chiffres du loto, c’est pas à eux qui faut les demander”, chambre le Dr. Luc Duquesnel, médecin généraliste à Mayenne et président de la CSMF.Dans ce département, tous les centres de dépistage ont été fermés sur décision de l’ARS le 25 juin. Pourtant, la zone est particulièrement touchée par la Covid. A tel point que les garagistes croulent sous les demandes pour changer les plaque d’immatriculation des Mayennais. Ces derniers souhaitent enlever leur "53" de peur d'être victime de dégradation en vacances, à la suite à la hausse des cas de Covid-19. “Nous avons un taux d’incidence de 61,2 patients positifs pour 100.000 habitants en sept jours”, renseigne le Dr. Duquesnel. “Le virus circule énormément, et comme on n’est pas organisé dans nos cabinets pour recevoir des suspects covid, et bien on les envoie vers les services d’urgence. Mais ils sont débordés, comme le centre 15”. Une décision si absurde que le DGRS des Pays de la Loire lui même aurait admis avoir “fait une grosse bourde”, rapporte le président de la CSMF.
La difficulté de se faire tester en Île de France
Alors que le nombre de cas de Covid connaît une nouvelle hausse, la nécessité de se faire tester est d’autant plus essentielle. Mais les centres dédiés au dépistage de la covid ne ferment pas qu’en Mayenne: en Île de France, un jeune médecin a constaté la fermeture de plusieurs drives de dépistage avant même la fin du confinement. “Dans certaines régions, à Paris et en Mayenne par exemple, c’est difficile de se procurer des tests PCR”, soutient Lionel Barrand. “Dans ces endroits là, les délais peuvent être importants parce qu’il n’y a pas eu une anticipation et une coordination avec les laboratoires pour la distribution massives. Dans les laboratoires du nord de la France, les standards téléphoniques ont explosé du jour au lendemain parce qu’ils n’avaient pas été prévenus”
Burn-out et départs en vacances
La période estivale n’aide pas non plus. En Mayenne, par exemple, les départs en vacances des médecins ne sont pas remplacés, renseigne le Dr. Duquesnel. “On est en effectif restreint: ca fait 4 mois qu’on est sur le front, il y a des burn-outs dans la profession”, déplore Lionel Barrand. “On a pas vu de première ou de deuxième vague: depuis début mars on fait des tests tous les jours, et de manière importante. On n’a pas eu la possibilité de se reposer, on est toujours à flux tendu”, continue-t-il, avant de remettre en question la politique de dépistage. “La grande majorité de nos dépistages en grande couronne parisienne, ce sont des départs en vacances. Et nous, curieusement, on ne demande pas aux autres pays de faire dépister leurs voyageurs avant de partir en France. On a une politique assez incohérente”. Un jeune médecin travaillant dans le médico social regrette l’absence d’initiative des ARS pour dépister les personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique. “C’est un drame: on est capable de faire des tests pour les gens qui partent en vacances mais on n’est pas capable de tester les plus vulnérables!”
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