Le mouvement 100000medecins.org souhaite lancer la première agence de notation des outils numériques des médecins. Elle permettra d'informer la profession sur les outils numériques, et proposera une note globale reflétant des avis d’experts.

“On cherche à aider les libéraux à s’équiper et se rééquiper avec les outils numériques de demain, pour leur permettre de déployer leur plein potentiel à l’ère numérique”, commence le Dr. David Azérad, président de 100 000 médecins.org. Le mouvement intersyndical réunissant la CSMF, la FMF, le SML, Le Bloc, MG France, Jeunes Médecins et le SNJMG, a lancé un financement participatif dans le but de créer une "agence de notation" des outils numériques des médecins.

“Si on veut pouvoir s’équiper pour le “monde d’après”, c’est-à-dire un avenir souhaitable pour notre métier où on peut échanger des informations médicales pertinentes de manière efficace et sécurisée, il nous faut des outils qui soient performants, qui puissent communiquer entre eux, qui soient ergonomiques et fiables”, explique le Dr. Azérad.

Des logiciels métiers trop rigides

Dans le viseur du mouvement, les logiciels métiers, jugés trop rigides. Sur Jeunesmedecins.fr, nous notions que 29,4% des médecins interrogés par 100000medecins.org dans le cadre de leur enquête sur l’utilisation des logiciels métier ne recommanderaient pas le leur à un confrère. Les logiciels métier sont articulés autour de trois fonctions principales: la tenue des fiches patients, l’aide à la prescription - c’est à dire pouvoir délivrer des ordonnances de manière sécurisée en ayant accès aux bases de données médicamenteuses -, et la télétransmission des feuilles de soin.

“Aujourd’hui, il est très difficile de savoir l’existant, fait valoir le Dr. Azérad, avant de continuer: et une fois qu’on connaît l’existant, il est très difficile de choisir l’outil adapté à sa pratique, parce qu’il n’existe pas de solution pour pouvoir les comparer. On choisit son logiciel métier au gré des promotions, des spams, des présences sur des salons, du bouche à oreille, ou parce qu’il a été imposé à l’arrivée dans telle ou telle structure de santé…” Et le médecin généraliste d’insister sur “l’énorme captivité” des logiciels métier: “dès qu’on en utilise un, il est très compliqué d’en changer, à cause des risques de pertes de données, de désorganisation du cabinet, parce que la transition a un coût.”

Evaluer les outils numériques pour discuter avec les éditeurs de logiciels

Sur Jeunesmedecins.fr, le Dr. Azérad reprochait à son outil des soucis d’ergonomie, de fiabilité, ou encore le prix de l’abonnement mensuel qu’il paie pour l’utiliser. Pourtant il n’était pas encore prêt à changer de logiciel. “Il faut se renseigner sur ce qui existe et faire un choix, programmer une période de transition, faire mouliner toutes les datas, se former sur le nouveau logiciel et commencer à l’utiliser en pratique…”, déclarait-il.

Aujourd’hui, l’évaluation des outils numériques pourrait renverser le rapport de force, pour l’instant en faveur des éditeurs de logiciels. “Ca va permettre de remonter nos besoins vers les éditeurs de logiciel et pouvoir discuter avec eux des évolutions que nous souhaitons”, affirme le Dr. Azérad. “Ce qu’on veut, c’est pouvoir diriger les évolutions avec les éditeurs, et ne pas être seulement des consommateurs qui payons pour leurs outils”

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